Jour 2. Des larmes et une infinie tristesse dans l’avion de El Al. Le Kadish de Elya Toledano.
Hier j’ai vécu un moment inhabituel et frappant dans l’avion de El-Al qui a quitté Paris à 9H30 de l’aéroport Charles de Gaulle. Je me suis retrouvé au Rang 11, à quelques mètres de la porte de sortie de l’avion (détail important pour la suite…). Devant la porte un jeune, la trentaine, se tient debout avec des oreillettes et un téléphone cellulaire qu’il tient devant lui. Il donne des instructions à quelqu’un et parle très fort. Je me rapproche. A ce moment là je constate sur son écran (il ne cache pas du tout l’écran) qu’il assiste à une cérémonie d’enterrement qui a lieu à Bnéi Brak.
Avant le décollage de l’avion j’avais lu un bref article de Times of Israel : « Macron déplore la mort de l’otage franco-israélien, Elya Toledano. Son frère Daniel était à Paris pour témoigner et rencontrer les autorités françaises lorsqu’il a appris la mort de son frère jeudi soir ».
Son frère Daniel était à Paris pour témoigner et rencontrer les autorités françaises lorsqu’il a appris la mort de son frère jeudi soir, a-t-on appris auprès du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Ses parents en Israël venaient d’être prévenus par l’armée. M. Toledano, qui devait rencontrer vendredi la Première ministre Elisabeth Borne, est rentré en urgence en Israël, où il assistera aux funérailles de son frère prévues dans la journée ».
Ce que je vois sur l’écran de Daniel Toledano (une famille originaire de Meknès comme me l’a confirmé Daniel) : Un corps est allongé dans une salle de prière dans un cimetière israélien. Le corps est couvert d’un talith. Et là je comprends. Dans l’avion le jeune homme assiste en direct, via son téléphone cellulaire, à l’enterrement de son frère Elya Toledano (1) tué par le Hamas le 7 Octobre.
Le personnel de bord de El Al qui a organisé la liaison est très discret. Le steward porte une Kippa. Je porte une casquette et participe pour la première fois de ma vie en direct à un enterrement tout en étant dans un avion.
A un moment une des hôtesses de l’air passe dans les rangs du couloir pour demander aux passagers à ce que nous nous levions pas dès l’arrivée de l’avion au sol. L’équipage a organisé un départ express de la famille Toledano vers Bné Brak, le lieu de l’enterrement.
Inutile de vous dire que de nombreux passagers étaient en larmes. Un vol triste.
Dernier point : Eyal Golan, l’un des chanteurs le plus célèbre d’Israël était dans l’avion. Il venait de chanter à Paris pour Zaka. « ZAKA est un organisme caritatif israélien, reconnu par le gouvernement. L’organisme a été créé en 1989 par Yehuda Meshi Zahav et Rabbi Moshe Aizenbach. Les membres du ZAKA, pour la plupart des juifs orthodoxes, participent à l’identification des victimes du terrorisme, des accidents de la route et autres catastrophes ».
LA SUITE CE DIMANCHE.
(1) Le matin du vendredi sur BFMTV: « Le jeune homme avait été enlevé par le Hamas en marge festival de musique Supernova lors des attaques du 7 octobre. Tsahal dit avoir récupéré sa dépouille, ramenée en Israël, lors d’une opération à Gaza. Une issue tragique. Comme elle l’a annoncé dans un message publié ce vendredi matin,
l’armée israélienne dit avoir récupéré le corps d’Elya Toledano, un jeune homme de 28 ans qui avait été enlevé avec
son amie Mia Schem en marge festival de musique Supernova le 7 octobre, en marge des
attaques du Hamas le 7 octobre dernier, et était depuis
retenu en otage.
Le corps a été récupéré jeudi « par nos forces spéciales lors d’une opération à Gaza et ramené en Israël » par Tsahal, qui « présente à la famille ses sincères condoléances. » Comme le précise pour sa part The Times of Israël, l’opération a été réalisée par l’unité 504 de la Direction du renseignement militaire et la 551e brigade.
Selon ce même média israélien, aucune information supplémentaire n’a été donnée concernant les causes de la mort du jeune homme. Après que le corps a été identifié par les autorités médicales et rabbiniques, la famille a été avertie du drame.
Carnet de Bord. Jour 1. Le bal des hypocrites. Israël en guerre contre l’Iran (et le Hamas).
DR DANIEL ROUACH. JOUR 1. CARNET DE BORD N°1. J’ai décidé d’ouvrir ce carnet de bord car je découvre, sans grande surprise que le silence (en France), de certains est affreux.
Le pire c’est le vote « d’alliés d’Israël » ce vendredi soir à l’ONU. Ignoble et révélateur : le bal des hypocrites ne fait que commencer. « Taisez vous Elkabbach » est devenu une phrase très célèbre. Je ne vais pas me taire… Sauf que je n’ai pas le goût du suicide. Et j’ai décidé de ne pas tout dire pour préserver la vie des otages pris par l’Iran (et le Hamas).
AU DEBUT. Le 7 octobre 2023, je me trouvais à 30 kilomètres de Gaza dans une petite ville proche de Rishon. Lorsque les sirènes ont hurlé, je n’ai pas paniqué.
Je me doutais déjà que tout allait se précipiter dans le chaos. Un indice. Mon appartement tremblait… et bizarrement dans le ciel… rien à l’horizon. Pas d’avions, d’hélicoptères, … Avec mes trois portables qui ne me quittent jamais, en moins de 20 secondes j’étais déjà dans mon abri. Pas de peur, car j’ai déjà vécu des situations folles dans ma vie.
A la télévision c’était la panique totale. L’animateur ne savait pas quoi dire, mais, en direct, il recevait des sms de personnes du Kibboutz Berri. Son visage était décomposé. Incroyable. Ses lèvres tremblaient. Une question qu’il a posé sera a jamais gravée dans ma mémoire : « Tsahal, contactez moi! ».
