Une firme française va relier les réseaux électriques d’Israël, de Chypre et de Grèce.

Le groupe Nexans a annoncé en Juillet 2023 avoir remporté un contrat de 1,43 Md d’euros pour construire le tronçon Chypre-Grèce qui reliera Israël, Chypre et l’UE.

Le groupe français de câbles électriques Nexans a annoncé avoir remporté un contrat de 1,43 milliard d’euros pour construire le tronçon Chypre-Grèce de l’interconnecteur électrique EuroAsia, « le plus grand projet d’interconnexion de l’histoire » qui reliera Israël, Chypre et l’Union européenne.

Le très coûteux EuroAsia interconnector reliera les réseaux électriques de Chypre à ceux d’Israël et de Grèce à travers un système de transmission sous-marin haute tension en courant continu (HVDC-VSC) et permettra de fournir jusqu’à 2 000 MW d’énergie, alimentant l’équivalent de « plus de 3 millions de foyers en électricité » selon Nexans.

Il mettra « fin à l’isolement énergétique de Chypre et d’Israël », en plus d’assurer « la sécurité de l’approvisionnement » et de réduire « grandement les émissions de CO2 », s’est félicité le directeur-général d’EuroAsia Interconnector, Nasos Ktorides, cité dans le communiqué.

Chypre constitue en effet le seul pays européen sans raccordement au gaz ni connexion électrique avec le réseau du continent européen.

« Il s’agit d’une étape cruciale sur la voie d’une économie décarbonée », a affirmé de son côté le directeur-général de Nexans Christopher Guérin, estimant que la stratégie mondiale de son groupe en matière d’électrification prenait « ici une nouvelle dimension ».

Le projet, dont le premier tronçon sera achevé en 2028 et le second en 2029, se caractérise par son ampleur. Il s’agirait selon Nexans de « l’interconnexion la plus longue et la plus profonde jamais installée », avec des câbles de 900 km chacun – fabriqués dans les usines Nexans en Norvège et au Japon – qui traverseront la mer Méditerranée « par plus de 3 000 mètres de fond ».

La Commission européenne avait aussi affirmé que le câble, qui parcourra au total 1 208 kilomètres sous l’eau, « établira un nouveau record au niveau mondial ».

Lors de l’inauguration du projet en octobre 2022, les autorités chypriotes ont chiffré son coût total à 1,57 milliard d’euros, soit presque autant que le montant du contrat désormais attribué à Nexans pour le seul tronçon Chypre-Grèce.

Nexans, qui emploie 28. 00 salariés dans 42 pays, s’est récemment recentré sur l’électrification, au détriment des câbles de données numériques. Un pari réussi pour son exercice « record » de 2022, où le deuxième câblier mondial a réalisé un bénéfice net en hausse de 51 % à 248 millions d’euros, porté par les activités d’électrification.

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