Les familles des otages israéliens traquent les téléphones pour obtenir un signe de vie
Lors des attaques du Hamas du 7 octobre dernier en Israël, plus de 220 personnes ont été enlevées et emmenées de force à Gaza par le groupe islamiste. Depuis un mois, les familles israéliennes multiplient les tentatives de retrouver leurs proches retenus en otage de l’autre côté du mur. Le moindre signe peut être source d’espoir, même un signal de localisation émis par le téléphone portable des victimes. Armée, civils et professionnels de la tech les traquent sans relâche, relate Wired.
C’est le cas de Jonathan Polin, qui cherche désespérément son fils Hersh, disparu alors qu’il assistait au festival de musique techno Supernova. Aux alentours de 8h du matin, le jeune homme de 23 ans a envoyé deux messages WhatsApp à sa mère, Rachel Goldberg. Depuis, plus aucun signe de vie. Pour tenter de reconstituer ce qui est arrivé à son fils, Jonathan a passé au crible une grande partie des photos et vidéos de l’attaque postées sur les réseaux sociaux. Comme bien souvent, la piste s’arrête à la frontière de la bande de Gaza, laissant la famille dans une attente insoutenable.
Une géolocalisation «très fiable»
Mais, en géolocalisant le téléphone de Hersh, les autorités israéliennes ont confirmé qu’un signal avait été émis depuis Gaza. Un rebondissement dans l’enquête, qui laisse aux parents l’espoir que leur fils n’est pas mort, mais retenu en otage par le Hamas.
Ces «pings» téléphoniques peuvent contribuer à déterminer approximativement l’emplacement d’un téléphone, et donc sûrement celui de son propriétaire. Lorsqu’un smartphone émet un signal, il laisse des traces derrière lui: le message passe par une tour de téléphonie cellulaire voisine. Une fois celle-ci identifiée, il est possible d’établir un périmètre triangulaire restreint, déterminant la position de l’appareil.
Pour transmettre ces signaux, il n’est pas nécessaire d’utiliser activement son téléphone. Scott Greene, expert en criminalistique numérique, explique: «Tant que l’appareil est allumé, les applications fonctionnant en arrière-plan peuvent créer un “ping”, qui le géolocalise. Pour ce qui est de trouver l’emplacement de l’appareil, la triangulation est très fiable».
Pas de preuves irréfutables de vie.
Parfois, les familles essaient de retrouver elles-mêmes les téléphones, sans faire appel aux autorités israéliennes, en utilisant les fonctions de recherche offertes par les iPhones et les appareils Android. Celles-ci sont néanmoins soumises à un mot de passe.
Pour les aider, des cyber-experts bénévoles proposent leurs services. Karine Nahon, professeure de sciences de l’information dans une université de la banlieue de Tel-Aviv, a mis en place une cellule de crise civile pour localiser les personnes disparues lors des attentats du 7 octobre. L’équipe a utilisé une série d’algorithmes pour tenter de faire correspondre les visages, les voix et les vêtements des personnes disparues avec les énormes quantités de contenus de médias sociaux postés sur les plateformes en ligne. Le professeure confie: «Nous utilisons également des technologies de localisation, mais je ne peux malheureusement pas en parler davantage.»
Pour autant, les signaux émis par les téléphones ne sont pas une preuve irréfutable de vie. Les téléphones peuvent ne plus être entre les mains de leur propriétaires, ou, même si cela reste rare, fournir des données erronées.