Dans la région du nord d’Israël connue sous le nom de Wadi Ara, dans la ville arabe d’Ar’ara, se trouve un bâtiment en pierre datant de l’époque du mandat britannique. Cette école abandonnée, devenue un lieu de rencontre pour les toxicomanes et les alcooliques, est aujourd’hui le point central du projet Hasoub (ordinateur en arabe) qui est un programme à plusieurs volets visant à développer le secteur de la haute technologie dans la communauté arabe d’Israël, avec la participation de membres du monde de l’innovation israélien au sens large, d’investisseurs et même du gouvernement.

L’organisation de base a été créée en 2014 par Rabea Zioud et Hasan Abo-Shally, deux vétérans de l’industrie high-tech israélienne qui souhaitaient encourager l’innovation dans leur propre communauté et le local a ouvert ses portes en 2022 après plusieurs années de rénovation. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de membres de la communauté locale, de représentants du secteur des hautes technologies et des ambassadeurs allemand et américain en Israël.

Le bâtiment fait actuellement 500 mètres carrés, mais il est prévu de le transformer en un centre régional de 11 000 mètres carrés pour la culture, le développement économique et l’éducation.

Wadi Ara est situé au cœur de ce que l’on appelle en Israël « le Triangle », où vivent quelque 300 000 personnes dans près de 30 communautés arabes de tailles diverses.

Le rayonnement du Garage n’est qu’un des éléments de Hasoub. Le programme comprend également Hasoub Angels, une branche d’investissement pour les startups en phase de démarrage, et Hasoub Labs, un centre d’innovation où, selon l’organisation, « les idées fraîches sont transformées en réalité ».

Ces investisseurs – qui donnent de leur temps et de leur argent – viennent du monde des affaires israélien. Parmi les partenaires de Hasoub Labs figurent Vintage Investment Partners, basé à Herzliya ; Afifi Group, une société de transport, de voyage et d’investissement basée à Nazareth ; Appleseeds, une ONG israélienne qui travaille au développement du secteur technologique dans les communautés économiquement défavorisées ; et MassChallenge Jerusalem, une organisation à but non lucratif qui établit des liens entre les startups et les institutions dans le monde de la haute technologie.

« L’objectif de Hasoub Labs est de créer un pipeline avec plus d’entrepreneurs et d’amener le talent arabe à son plein potentiel », explique Zioud et cette année, l’organisation emmène une tournée de six startups en Allemagne pour rencontrer des représentants du gouvernement et des leaders de la technologie à Berlin et à Francfort.

Ce voyage fait suite à un voyage similaire l’année dernière, au cours duquel M. Hasoub avait emmené un autre groupe d’entreprises à Londres pour présenter leur travail. Il s’agissait d’un projet commun avec l’ambassade britannique en Israël, qui a ouvert en 2011 son propre UK Israel Tech Hub afin de faire progresser les entreprises britanniques en utilisant la technologie israélienne.

Certaines des jeunes entreprises incubées et accélérées à Hasoub font déjà parler d’elles, en Israël et à l’étranger. Il s’agit notamment de Haat Delivery, une société de livraison de nourriture créée par Hasan Abasi, originaire d’Umm al-Fahm et ancien employé de Google.

Selon M. Zioud, Haat a levé 15 millions de dollars de fonds jusqu’à présent et se développe actuellement dans les territoires palestiniens et au Maroc.

Pour Zioud, le projet Hasoub est fait par la communauté arabe, pour la communauté.

« Chaque événement que nous organisons, chaque programme que nous mettons en œuvre, la communauté est tellement impliquée ; elle est bénévole, elle est bénéficiaire. Ils ont l’impression que c’est le leur. Ils y contribuent et en bénéficient. »

Source : No Camel (traduction et résumé d’ Israël Valley)

 

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