Au fil des ans, les classiques éditeurs d’antivirus se sont fait damer le pion par des acteurs plus polyvalents en matière de cybersécurité. « Il y a eu un changement dans la vision qu’ont les entreprises de leur protection. Avant, l’accent était mis sur la prévention. Désormais, on est entré dans l’ère de la détection et de la réponse, car on sait qu’on sera attaqué quoi qu’il arrive » , note David Vignon, analyste chargé du secteur au sein du cabinet Stifel. Les sociétés les plus connues des années 2000, à l’image de Kapersky et Avast, ont ainsi cédé leur place à des acteurs innovants tels quePalo Alto Networks,Fortinet,Check Point ouCrowdStrike, adeptes de la « sécurité proactive », telle que la désigne David Vignon.

Dans ce marché fragmenté, le renouvellement est particulièrement fréquent en raison de la rapidité à laquelle les pirates informatiques innovent.

Pour autant, des acteurs semblent désormais installés dans certains sous-secteurs. « Pour ce qui est de la sécurité réseau, Fortinet et Palo Alto Networks ont pris le large avec des parts de marché de 50 % et 30 % respectivement à l’échelle mondiale. » Les groupes historiques, tels queMicrosoft,Cisco etIBM, bien qu’en perte de vitesse, parviennent à subsister en se reposant sur leur base de clients existants. Le cabinet d’études singapourien Canalys souligne que les douze premiers acteurs du secteur concentrent, tous segments confondus, pas moins de 49 % des parts de marché à l’échelle mondiale.

Tous ont leur siège social aux Etats-Unis ou en Israël, devenus les fers de lance du secteur. « Ces deux pays sont devant en matière de sécurité, au sens général du terme. Les gouvernements injectent régulièrement de l’argent frais. Un soutien financier qui finit par avoir un impact humain : les meilleurs talents y sont formés et installés », relève Stevan Keraudy, cofondateur et directeur technique de CybelAngel. Reste que les Européens demeurent bien positionnés sur l’audit et le conseil aux entreprises en la matière.

Numéro un mondial de la fourniture de produits et de services de cybersécurité avec près de 10 % de parts de marché en 2022 selon le cabinet d’études Canalys, Palo Alto Networks propose une plateforme permettant aux entreprises d’assurer la sécurité de leur réseau, de leur cloud et de leurs terminaux.

Elle a dévoilé les résultats du dernier trimestre de son exercice décalé clos fin juin vendredi 18 août. Ils se sont révélés très solides.Les revenus ont crû de 26 % sur un an à 1,95 milliard de dollars entre avril et juin, tandis que le bénéfice opérationnel est ressorti à 387 millions sur l’exerice 2022-2023. Un chiffre supérieur au consensus (360 millions) et à comparer avec une perte opérationnelle de 190 millions en 2021-2022. Palo Alto a, par ailleurs, énoncé des perspectives robustes à moyen-terme, à savoir une croissance annuelle moyenne comprise entre 17 et 19 % pour les revenus, et de 20 % pour les bénéfices par action, assortis d’une marge opérationnelle de l’ordre de 28 à 29 % à l’issue de l’exercice 2025-2026, contre 19,8 % en 2022-2023. Palo Alto s’attend en outre à voir son marché adressable atteindre 210 milliards de dollars en 2028, contre 170 milliards en 2022.

Source : Investir-Le Journal des finances (Copyright)

 

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