Yossi Cohen a été directeur du Mossad. Il est considéré comme potentiellement Premier Ministre d’Israël. Un déclaration inattendue : il demande l’arrêt de la réforme.

Dans le journal Yediot Ahronoth. « Les derniers mois ont été, pour moi personnellement, un défi sans précédent au cours de mes 42 ans d’engagement dans la sécurité nationale – d’abord dans l’armée israélienne, en tant que soldat et commandant sur le terrain, puis au Mossad où j’ai occupé divers postes opérationnels jusqu’à devenir chef, et enfin en tant que chef de l’état-major de la sécurité nationale.

C’est pourquoi j’ai consacré ces derniers temps à établir des connexions entre différentes personnes, de divers secteurs, avec des opinions divergentes – tout cela dans un objectif majeur : instaurer un processus de négociation plus équitable. Malheureusement, ces efforts – les miens comme ceux des autres dans le pays – n’ont pas abouti », a écrit Cohen.

« Le processus législatif de la réforme judiciaire doit être suspendu et des négociations doivent être lancées pour parvenir à des accords. « En tant que membre de la neuvième génération en Israël, petit-fils et fils de résistants clandestins, fondateurs et bâtisseurs du pays, et en tant qu’individu inspiré par un judaïsme aimant et accueillant, par des leaders déterminés, libéraux et démocrates, ceux qui, comme moi, croient en une union indissociable entre démocratie et judaïsme, j’appelle à la suspension immédiate et urgente du processus législatif et à l’ouverture d’un dialogue entre les différents groupes, représentant des opinions diverses, dans le but d’atteindre le consensus national qui a existé pendant des années. »

Bio Express.

Son père Léo Cohen, dont la famille était installée à Jérusalem sous l’Empire ottoman, puis sous les Britanniques et finalement en Israël depuis 7 générations, était un vétéran de l’Irgoun, l’une des organisations clandestines paramilitaires sionistes en Palestine avant l’établissement de l’État d’Israël. Sa mère originaire de Hébron, était institutrice.

Yossi Cohen a fait sa scolarité dans une école religieuse, la yeshiva Or Etzion sous l’autorité du rabbin Rabbi Haim Drukman. Il était dans les parachutistes pendant son service militaire. Il a été recruté dans le Mossad à l’âge de 22 ans en 1983, où il a commencé à servir comme officier de terrain sous le nom de code de «Callan». En 2004, le directeur du Mossad Meïr Dagan l’a nommé chef des opérations iraniennes. À partir de 2006, il a été agent opérationnel dans la division « Tsomet », où il est chargé de recruter et de gérer des informateurs. Ce qu’il a réussi notamment parmi des membres du Hezbollah et du Corps des gardiens de la révolution islamique. Entre 2011 et 2013, il était sous-directeur de l’agence alors dirigée par Tamir Pardo, il était alors connu sous le pseudonyme de « Y ». Il a gagné pour des raisons classifiées le Prix de la défense d’Israël, la plus haute distinction du Mossad. Entre 2013 et 2016, il était conseiller en sécurité du premier ministre. Ses rapports avec Benyamin Netanyahou à l’époque lui vaudront des soupçons de corruption, démenties par l’intéressé. Il postule pour prendre la direction du Mossad et en est élu le directeur face à deux autres candidats et après trois entretiens. Sa désignation par le premier ministre de l’État d’Israël Benyamin Netanyahou est annoncée en .

Action à la tête du Mossad

Sa nomination suivant celle de Roni Alsheikh comme nouveau préfet général de police, en , est interprétée comme un renforcement de l’influence des nationalistes religieux partisans dans les organes sécuritaires d’Israël. Son mandat lui a été confié avec comme priorités le programme nucléaire iranien et les liens avec les États arabes.

Ses relations avec l’Iran

À la suite des incidents dans le golfe d’Oman en mai et juin 2019, il considère que l’Iran en est en partie responsable : « Je peux vous assurer, selon nos sources et les meilleures sources occidentales, que l’Iran est derrière les récentes attaques dans le Golfe ». Parmi les personnalités iraniennes visées par ses services figurait Qassem Soleimani : « Il sait très bien que son assassinat n’est pas impossible. Ses actions sont identifiées et ressenties partout… Il est indubitable que l’infrastructure qu’il construit pose un grave défi à Israël », avait déclaré Yossi Cohen en . Or le major-général du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui avait déjà échappé à un assassinat commandité par le Mossad en 2008, est tué le par une attaque de militaires américains.

L’une de ses actions remarquées à la tête du Mossad a consisté à récupérer des renseignements au sujet du nucléaire iranien, grâce à une mission menée à Téhéran, en .

Il accompagne en Benyamin Netanyahou lors de son voyage en Arabie saoudite afin d’y rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane. La rencontre est interprétée comme un message à l’adresse de Joe Biden, le président élu des États-Unis, afin de l’inciter à maintenir une « ligne dure » contre l’Iran.

Après avoir quitté le Mossad

Il quitte le Mossad à la fin de son mandat début juin 2021 et peu après il n’exclut pas dans un entretien diffusé à la télévision que son agence avait pu faire exploser l’installation souterraine de centrifugation de Natanz en Iran et a confirmé que Mohsen Fakhrizadeh, le principal scientifique nucléaire iranien assassiné, était dans la ligne de mire du Mossad depuis des années. De plus, il n’a pas exclu de chercher à devenir Premier ministre, même si ce n’était pas son ambition présente.

Vie personnelle

Yossi Cohen parle couramment l’hébreu, l’arabe, l’anglais et le français, et est coureur de marathon. Il est surnommé « HaDougman » (« הדוגמן », soit « le modèle » en hébreu ) en raison de son physique avantageux. Il est considéré comme hautement intelligent. Il est décrit comme très sociable, dégageant charme, charisme et confiance en soi. Il est extrêmement méticuleux quant à son apparence et à sa nutrition.

Il a cinq enfants, l’un d’entre eux était officier dans les renseignements militaires de l’unité 8200 malgré une infirmité motrice cérébrale, ainsi qu’une petite-fille. En tant que chef du Mossad, Cohen a embauché des dizaines de personnes handicapées pour divers postes.

Partager :