Les israéliens en vacances en France ont été choqués. De retour en Israël ils ne parlent que de ça. Plusieurs centaines de magasins de grandes enseignes ont été pris pour cible par les émeutiers en France. Une centaine ont fini en cendres.
LE POINT : « Les magasins alimentaires, en nombre, ont été les plus touchés : Aldi, avec des points de vente souvent situés en zones sensibles, est en tête de ce triste palmarès.
Entre jeudi et samedi, le groupe allemand a au moins vu quarante de ses boutiques saccagées, dont quinze parties en flamme. Sur la même période, le groupe Casino, avec des Franprix, Naturalia, etc., dénombrerait entre quarante et cinquante boutiques saccagées. Carrefour ? Plusieurs dizaines. Lidl ? Une vingtaine, dont au moins trois parties en fumée. Souvent, ces lieux sont situés en entrée de ville. C’est à Paris, Marseille, en région lyonnaise, dans la banlieue de Lille que les dégâts sont les plus fréquents.
Ceux interrogés, et qui ont accès aux images vidéo tournées par les caméras de surveillance, racontent tous leur effarement. « Il s’agit de pillages organisés. On voit des gamins appeler des personnes plus âgées, que l’on voit ensuite débarquer en voiture au niveau du magasin pour charger du matériel. Ils ont l’âge d’être leurs parents. » Sur des images de vidéosurveillance d’un magasin Monoprix, on voit de jeunes pilleurs commencer leurs « emplettes » gratuites par le rayon maquillage. « À croire qu’ils répondaient à une commande », se désole un distributeur.
Darty, Decathlon, Boulanger, etc., ont aussi été visés par les émeutiers. Chez un spécialiste de l’électroménager, on voit un petit groupe partir avec 500 000 euros de matériel. Et ces scènes surréalistes : des pilleurs utilisant des transpalettes pour déplacer des palettes entières de produits, partant avec des caisses enregistreuses, et brûlant tout pour finir. Un distributeur raconte : « Sur les images vidéo, on voit des personnes piller durant sept heures un de nos magasins et partir avec tout le stock, dont des lave-linge, des télés. Ce ne sont pas des bandes de jeunes, mais des individus organisés, parfois des mères de famille avec leur fils. »
Les forces de l’ordre sont concentrées sur les bâtiments publics.
Le ministère de l’Économie a été interpellé par les représentants des commerçants afin d’améliorer la mise en sécurité de leurs établissements. « Pour l’heure, les forces de l’ordre sont concentrées sur les bâtiments publics, et quelques centres commerciaux », regrette un responsable de magasins. Néanmoins les principaux réseaux ont bénéficié de « tuyaux » des renseignements afin de sécuriser – à leur charge – leurs points de vente.
« Il n’y a pas moins de tentatives d’intrusion, mais elles aboutissent moins », nous précise-t-on. Les distributeurs n’ont pas encore évalué ni leurs pertes ni le nombre de salariés qui devront être placés au chômage partiel. Ils réclament que l’État réinstaure le dispositif déployé pendant le Covid, afin d’indemniser au plus vite leurs collaborateurs. Des négociations sont également en cours avec les assureurs – Bercy arbitrant les discussions. Prendront-ils en compte les pertes d’exploitation ? Ces émeutes ont explosé alors que débutent les soldes – une période, d’ordinaire, faste.
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