Les investissements dans la high tech en Israël devraient connaître une baisse de 90 % au cours du prochain trimestre par rapport à l’année précédente, a déclaré Shlomo Dovrat, l’un des investisseurs en capital-risque les plus influents du pays. S’exprimant lors de la conférence de l’Institut Aaron pour la politique économique à l’université de Reichman, il a averti que la réforme judiciaire promue par le gouvernement depuis plusieurs mois représente un risque existentiel pour l’industrie de la haute technologie.
« J’ai dit aux partisans de la réforme qu’ils ont choisi le moment le plus inopportun. Cette réforme pose un risque existentiel pour la high tech. C’est déjà une réalité : les investissements mondiaux en Israël sont en train de s’arrêter (…) Dans le monde entier, il y a eu une baisse de 40 à 50 % des investissements dans la high tech, mais en Israël, c’est une baisse de 80 %, et nous estimons qu’il y aura une baisse de 90 % au cours du prochain trimestre par rapport à l’année précédente », a affirmé Shlomo Dovrat.
L’investisseur a également souligné l’importance de l’intelligence artificielle (IA) dans la high tech, la qualifiant de « développement le plus important auquel nous assisterons au cours de notre vie ». « Les progrès de l’intelligence artificielle sont exponentiels, et nous ne faisons qu’effleurer la surface. Elle est encore captivante, mais elle va redéfinir la réalité », a-t-il affirmé.
L’investisseur a toutefois exprimé sa préoccupation quant à la capacité d’Israël à suivre le rythme de l’innovation dans le domaine de l’IA. Shlomo Dovrat a également noté la répartition déséquilibrée des investissements dans la high tech en Israël, avec une trop grande importance accordée à la cybersécurité au détriment d’autres secteurs prometteurs tels que la technologie alimentaire (FoodTech). « Le monde de demain sera porté par l’innovation dans le domaine de l’ingénierie des matériaux (chimie, physique, biologie). Si les laboratoires de recherche en Israël restent faibles, cela posera un problème. Israël n’a pas d’université dans le top 100, ce qui est une faiblesse fondamentale pour notre compétitivité », a-t-il alerté.
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