Le ministre de l’Economie Nir Barkat répète que son objectif principal est de casser les monopoles qui tiennent le marché israélien et qui sont à l’origine des prix élevés à la consommation.
Dans ce but, il commence à mettre en oeuvre une politique qui obligera les grands groupes à changer leur attitude et qui permettra d’ouvrir le marché.
Ainsi, il a exigé de toutes les grandes sociétés, la publication de leurs comptes afin de comprendre si les prix particulièrement hauts qu’ils pratiquent sont justifiés par leur comptabilité. La première société à avoir reçu cette demande est Coca-Cola, quinze autres ont reçu une requête similaire de la part du ministère de l’Economie.
Le ministre Barkat a pris la décision de licencier Mihal Cohen, la directrice de l’Autorité de la concurrence, en laquelle il n’a pas confiance. En effet, le ministre lui a demandé d’ouvrir une enquête sur les cartels qui s’entendent pour augmenter les prix. Cohen a refusé. Elle argue du fait qu’il serait difficile de prouver qu’il existe une entente entre les sociétés qui pourrait entrainer une inculpation.
Nir Barkat a donc annoncé le licenciement de Mihal Cohen, »en raison du manque de confiance qui se creuse entre les deux et l’incapacité à continuer à travailler de cette manière, lorsque les divergences professionnelles sont si importantes, la directrice de l’autorité refusant d’adopter et d’appliquer la politique du ministre ».
Le ministère a ajouté: »Cette décision intervient après cinq mois pendant lesquels le ministre Barkat a analysé l’attitude de l’autorité de la concurrence et lui a donné une chance de prouver qu’elle n’était pas le maillon faible dans la lutte contre les monopoles. Le fait que les compagnies alimentaires, les monopoles et la concentration des marchés soient débridés pour tout ce qui concerne l’augmentation des prix, est en premier lieu dûe à la faiblesse de l’autorité de la concurrence. Elle ne fixe aucune limite et n’adopte pas de politique effective et déterminée dans ce qui constitue son action centrale, l’augmentation de la concurrence ».
Suite à la publication de cette décision, la directrice de l’autorité de la concurrence a décidé de faire fi de la sanction du ministre. Elle a envoyé une lettre en interne dans laquelle elle affirme qu’elle continue à son poste, comme si de rien n’était, afin de »préserver l’indépendance de l’autorité de la concurrence ».
Dans ce contexte, la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav Miara, devrait se prononcer contre la décision du ministre en mettant en avant l’indépendance de l’autorité et l’absence de pouvoir du ministre de procéder au licenciement de sa directrice.
La directrice de l’autorité de la concurrence a été nommée par le gouvernement en août 2021, elle peut, en principe être licenciée par le gouvernement suivant des motifs bien précis.
Le bras de fer ne fait que commencer entre Barkat et Gali Baharav Miara qui, une fois de plus, se met sur la route d’un ministre qui demande à appliquer sa politique.
Pour beaucoup d’observateurs, Nir Bakat est le mieux placé pour combattre les monopoles. Possédant une solide expérience et une bonne compréhension du monde économique, sa situation financière personnelle en fait une personne incorruptible qui n’a pas peur d’affronter les plus forts sur le marché. A condition de surmonter les obstacles juridiques