En Israël, les taux d’intérêt au plus haut depuis dix-sept ans.
Pour la dixième fois consécutive depuis avril 2022, la Banque d’Israël a augmenté, ce lundi 22 mai, les taux d’intérêt pour lutter contre une inflation élevée. Mais sans une action budgétaire du gouvernement, ces mesures monétaires risquent d’être inefficaces, voire d’avoir des retombées économiques négatives.
La Banque centrale d’Israël a de nouveau relevé ses taux d’intérêt, ce lundi 22 mai, de 0,25 point de pourcentage, à 4,75 %, alors que le pays continue de lutter contre une inflation élevée.
Il s’agit du “taux (d’intérêt) le plus élevé depuis les 5,5 % fixés par la Banque d’Israël en 2006”, rapporte le site spécialisé dans les affaires moyen-orientales Al-Monitor, et de la dixième hausse consécutive depuis avril 2022.
L’inflation a atteint 5 % en avril – un plus haut depuis 2009 –, au-delà de l’objectif fixé par la Banque centrale (de 1 % à 3 %) .
Malgré ces hausses des taux d’intérêt, les prix continuent de grimper dans le pays. “L’augmentation de 0,25 point de pourcentage [du taux d’intérêt] intervient dans un contexte d’inflation persistante et après une hausse inattendue de l’indice des prix à la consommation”, indique ainsi le journal israélien Ha’Aretz.
L’inertie du gouvernement
Dans les milieux des affaires, les critiques abondent contre l’inertie du gouvernement, rapporte la presse locale.
“J’appelle le gouvernement israélien à se réveiller et à rejoindre le gouverneur de la Banque d’Israël, qui reste seul dans la lutte contre l’inflation”, a ainsi déploré Dubi Amitai, à la tête de la présidence des organisations professionnelles israéliennes, cité par The Jerusalem Post.
Selon lui, une hausse des taux d’intérêt ne suffit pas pour endiguer la vague inflationniste, elle doit s’accompagner de mesures budgétaires susceptibles de relancer les “moteurs de croissance” économique, rapporte le journal israélien.
En avril, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a appelé la Banque d’Israël à la prudence, soulignant dans un rapport l’effet néfaste de ces mesures monétaires sur la croissance.
L’économie israélienne a déjà été touchée par la crise politique engendrée par le plan controversé de réforme judiciaire, porté par la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir, mais le pays “a plus ou moins renoué avec la normale depuis la mise en suspens de la réforme”, selon Al-Monitor.