JOUR DE JERUSALEM. Seulement moins de 50 000 habitants de Jérusalem sont employés dans la tech. C’est largement insuffisant, pour l’Israel Innovation Authority.

Elle compte bien y remédier avec l’objectif fixé de 500.000 travailleurs dans la tech d’ici dix ans.

Pour atteindre son objectif, Jérusalem doit mener une véritable évangélisation pour intégrer de nouveaux talents issus des minorités dans son écosystème bourgeonnant.

Arabes et haredim vivent assez loin des locomotives du progrès que sont Tel-Aviv et bientôt Jérusalem.

« Ils ont leurs propres écoles, vivent dans d’autres villes, et ne font pas leur service militaire » (de deux ans obligatoires minimum en Israël), souligne l’étude de l’OCDE. De l’autre côté, « lorsqu’ils le peuvent, les Arabes israéliens formés acceptent des postes en Jordanie, en Arabie Saoudite et même en Europe. Cette fuite des cerveaux est réelle », explique Rachel Wagner Rosenzweig de Made in Jerusalem.

Si les quartiers de Jérusalem ne communiquent guère entre eux, avec la tech, l’idée est surtout de les décloisonner. Depuis 20 ans l’association Meet réunit ainsi les jeunes entrepreneurs israéliens et palestiniens sur des jeunes pousses qui « résolvent les problèmes du monde réel ».

Du reste, culturellement, la tech commence aussi à porter des fruits. Côté israélien, la maturité de la startup nation et de ses multiples « exits » (sorties en capital) fait que l’on commence à chercher du sens dans ce que l’on entreprend. D’autant qu’à Jérusalem plus qu’ailleurs, on cultive l’art du « Firgun » (de l’hébreu qui signifie « entraide » ou « bienveillance »).

« Une société qui laisse des gens au bord de la route n’a pas de sens, et j’ai besoin de sens », affirme Erel Margalit, acteur central de l’écosystème avec son fonds d’investissement JVP. À cheval entre le modèle du VC [venture capital : capital risque] et celui de l’accélérateur depuis sa création en 1993, le fonds ne craint pas la contradiction, entre son bilan de « 1 milliard de dollars levés, son 1,2 milliard de valeurs générées, ses 12 IPO [Initial public offering] cotées au Nasdaq », mais aussi ses investissements dans la cybersécurité dans le sud du pays, et son engagement pour le projet « Eco Peace » de distribution d’eau « équitable, sur la rivière Jourdain ».

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