L’Assemblée nationale a rejeté massivement une résolution déposée par le groupe communiste jeudi matin visant à assimiler l’État d’Israël à un régime « d’apartheid ». Les députés d’extrême-gauche avaient la main sur l’ordre du jour de l’Assemblée nationale à l’occasion de sa niche parlementaire et tenaient absolument à soumettre ce texte, annoncé depuis plusieurs mois, finalement rejeté par 199 voix contre et 71 pour.

La députée de la France insoumise Ersilia Soudais, qui défendait le texte, a expliqué devant les parlementaires que « la lutte interne pour la démocratie israélienne ne peut aboutir sans la fin de l’apartheid et de la colonisation. Il ne faut pas avoir peur des mots, ils permettent d’appréhender la réalité ».

L’auteur du texte, le député communiste Jean-Paul Lecoq, qui s’est dit « profondément attaché à l’existence d’Israël », a expliqué que l’objectif de la résolution était de « réaffirmer la nécessité d’une solution à deux États », tout en « condamnant l’institutionnalisation par l’État d’un régime d’apartheid consécutif à sa politique coloniale ». La résolution, qui n’aurait pas été contraignante, demandait au gouvernement la reconnaissance de « l’État de Palestine », le dépôt à l’ONU d’une résolution pour imposer à Israël « un embargo strict sur l’armement », et l’abrogation de « circulaires interdisant l’appel au boycott des produits issus des colonies ».

L’initiative du parti communiste avait auparavant provoqué l’indignation sur les bancs de la droite et de la majorité, avant même d’être débattue : le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, l’avait qualifié de « texte infâme » et promis de le « combattre de toutes (ses) forces ».

Au sein de la majorité, le député Mathieu Lefèvre a critiqué une « proposition de résolution scélérate », assurant que les députés Renaissance allaient « s’y opposer pied à pied ». La présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé a dénoncé un « geste de détestation de l’État d’Israël », « d’offense » et « de diffamation », et fustigé une « obsession » contre Israël.

À gauche, le député socialiste Jérôme Guedj a rejeté « 24 pages qui transpirent la détestation d’Israël ». Les communistes ont toutefois pu néanmoins compter sur le soutien des élus de la France insoumise : une vingtaine d’entre eux, dont Louis Boyard, Danièle Obono et Thomas Portes, faisaient partie des cosignataires.

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