Le Ministre Betsalel Smotrich aux Etats-Unis, un anglais catastrophique. Smotrich a fait une erreur catastrophique qui détruit son image: lors d’un discours clé face aux Bonds aux Etats-Unis, il a décidé de prononcer un discours en Anglais.

Selon i24News : « Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, qui contient des extraits du discours, on voit le ministre avoir du mal à prononcer une partie importante des mots en anglais, qui sont restés pour la plupart incompréhensibles pour son auditoire ».

Sur les réseaux sociaux il est impossible de ne pas voir la détresse du Ministre incapable de prononcer des mots, s’embrouiller plus d’une fois. Demander à la salle de l’aider lorsqu’il bute sur des mots. La TV israélienne, qui a eu pitié de lui, n’a diffusé qu’un bref extrait de son discours. i24News : « De nombreux internautes se sont moqués du ministre des Finances et se sont demandés pourquoi il ne privilégie pas l’usage de l’hébreu et pourquoi il n’a pas fait appel à un interprète ». (DR)

EXCUSES. Dans un long post publié sur FaceBook, le ministre des Finances et ministre au sein du ministère de la Défense, Betsalel Smotrich, présente ses excuses à  « Tsahal, à ses officiers et en particulier aux soldats de l’armée de l’air ».

Ces excuses sont liées aux propos largement décriés en Israël et dans le monde, tenus par le ministre lorsqu’il a affirmé qu’il pensait qu’il fallait  »effacer Hawara ».

»J’ai un ami qui est pilote réserviste, un haut gradé. Il m’a rapporté le ressenti de ses camarades au sein de l’armée de l’air après mes propos consécutifs à l’assassinat de Hallel et Yaguel Yaniv, et en quoi ils ont contribué à la révolte des pilotes », écrit Smotrich.

»J’ai mis un moment à comprendre le lien et ce qu’il me voulait. Il m’a expliqué que chez une partie des pilotes, ces propos ont été compris comme un appel à  »raser » Hawara par les airs avec tous ses habitants. Cette intention exprimée par un ministre et membre du cabinet de sécurité, associée à ce qu’ils interprètent comme l’octroi d’un pouvoir illimité au gouvernement élu que garantirait la réforme judiciaire, a entrainé chez eux une angoisse sincère. Pour eux, cela pourra conduire dans le futur à l’exécution d’un ordre manifestement illégal, ce qu’ils ne sont évidemment pas prêts à faire ».

Smotrich précise qu’il a toute confiance en son ami, lorsque celui-ci lui explique que ces angoisses ne font pas partie d’une campagne cynique de la part des pilotes contre la réforme judiciaire. Il confie que cette conversation l’a bouleversé. Jusqu’à maintenant, il avait constitué une sorte de carapace contre les réactions dans les médias et même à l’international contre lui. Pour lui, cela faisait partie d’une campagne de diabolisation et il ne se permettait pas d’y être sensible.

»Mais lorsque cela vient de gens biens, intelligents, dévoués qui donnent le meilleur de leurs années pour la sécurité d’Israël. Lorsque j’entends que des personnes aussi sérieuses me prêtent des intentions horribles, je ne peux plus accuser les autres. Je dois me remettre en question », poursuit le ministre.

 »Dieu m’est témoin que je n’ai jamais eu la moindre pensée de ce genre au fond de moi, même pas pendant une fraction de seconde. Cela ne fait pas partie de mon lexique ». Il explique qu’il n’a jamais pensé que l’on pourrait interpréter ses propos comme un appel à raser tout un village et à tuer tous ses habitants.
 »Et là, j’ai compris », avoue-t-il,  »Les pilotes ont entre leurs mains des engins destructeurs avec une force de feu incroyable et ils vivent constamment dans cette tension. Ils l’apprennent, ils en parlent, ils la vivent quotidiennement, à chaque heure. Chaque fois qu’ils revêtissent leur combinaison, qu’ils montent dans l’avion et sortent en mission en terrain ennemi, un instant avant d’appuyer sur le bouton qui libère la bombe, ils ressentent ce dilemme entre la justesse de l’objectif aussi moral et critique soit-il pour la sécurité de l’Etat et les dommages collatéraux qui en découleront. Dans le langage juridique, on appelle cela la proportionnalité, dans la réalité, il s’agit de questions de vie ou de mort. C’est un dilemme que seuls ceux qui ont dans leur main l’immense responsabilité de la vie humaine et qui scellent ce sort en appuyant sur un bouton, peuvent apparemment comprendre. Heureux soit le peuple qui a de tels enfants, qui sont déchirés par ce dilemme moral, ils conservent leur coeur même après des dizaines d’années et un nombre incalculable d’opérations ».

 

Smotrich conclut en énonçant les deux leçons qu’il a comprises après cet épisode qui l’a perturbé.  »La première concerne le fait que nous ne nous connaissons vraiment pas. A quel point, les différentes parties de la société israélienne sont étrangères les unes aux autres. Nous sommes si proches et si éloignés. Si proches dans notre participation concrète au projet sioniste, à la résurrection de notre nation, nous apprenons ensemble, nous servons ensemble, nous travaillons ensemble, nous construisons ensemble le pays. Et si éloignés par notre méconnaissance des valeurs et de la vision du monde de l’autre.

Cela fait des années que je n’arrive pas à comprendre le fossé entre l’image que l’on donne de moi dans certains secteurs de la population et qui je suis réellement. Je me connais pourtant, je connais la maison où j’ai grandi, les valeurs qu’on m’a inculquées à la maison et dans l’environnement dans lequel j’ai grandi, de la Torah que j’ai apprise. Je sais combien de lumière et de bien, de justice et de morale et d’amour du prochain et du peuple, tout cela m’a appris. Et je me frotte les yeux face à l’image de personnage obscur que la presse renvoie de moi. Je pourrai continuer à accuser la presse jusqu’à demain, cela ne changerait pas le résultat.

Et s’il existe un tel fossé entre ce que je suis et la manière dont on me perçoit de  »l’autre côté » au point de me prêter l’intention d’appeler à tuer des femmes et des enfants, alors qui sait quel fossé il existe entre la manière dont je perçois des gens ou des propos de  »l’autre côté » et ce qu’ils sont réellement?! Peut-être que je fais la même erreur?

Quels que soient les résultats de la réforme judiciaire (je suis convaincu qu’elle est bonne pour la démocratie israélienne et pour nos valeurs essentielles communes), nous devons ouvrir un dialogue national. Faire tomber les murailles et aller faire une nouvelle union. Avec nos querelles, mais sur la base d’une connaissance authentique et sans préjugés, dans le respect mutuel et la dialogue constructif ».

 

Pour expliquer la deuxième leçon qu’il tire, Smotrich cite un passage de la mishna, traité Avot, dans lequel Avtalyion enjoint les Sages à surveiller leurs paroles de peur que leurs disciples ne s’en saisissent pour de mauvais desseins.  »Je n’avais jamais compris ce passage comme je le comprends aujourd’hui. A quel point la responsabilité qui repose sur nos épaules est lourde pas uniquement par rapport à ce que nous disons mais en évaluant la manière dont ces propos peuvent être interprétés dans des sens très éloignés et frolant l’absurde d’idées qui ne nous ont même pas effleuré l’esprit ».

 

Puis il a tenu à présenter ses excuses à Tsahal et aux pilotes en particulier:  »Après avoir échoué dans ma responsabilité, et croyez-moi je suis encore bouleversé à l’idée que l’on a pu me comprendre de la sorte, il est important pour moi de présenter mes excuses à Tsahal et à ses officiers et en particulier aux soldats de l’armée de l’air, si j’ai contribué à casser la confiance primordiale entre Tsahal en tant qu’armée du peuple et les élus du peuple ».

Il évoque ensuite les débats éthiques qui ont toujours agité la société israélienne et exprime sa fierté d’appartenir à un peuple qui se posent ces questions.

 

»Il existe un contrat simple, écrit avec le sang de nombreux combattants. La part des combattants est simple mais extrême: ils sont prêts à donner leur vie pour protéger l’Etat. La part de l’Etat est un engagement à ne jamais donner d’ordres manifestement illégaux. En tant que ministre et membre du cabinet de sécurité, au sein duquel une variété de voix s’expriment, j’ai toujours respecté, je respecte et je respecterai toujours ce code. Il est à la base de notre cohésion.

Pour ce qui est de votre part, il n’y a rien à dire. Vous la remplissez depuis la renaissance de l’Etat d’Israël ».

Le ministre signe:  »Avec mon admiration et mon amour. Betsalel ».

 

Cette lettre ouverte a ému beaucoup de personnes, de tous bords politiques. Le député et ancien pilote, Matan Kahana, a même tweeté:  »En tant que pilote de chasse pendant de nombreuses années, je peux témoigner que les sujets sur lesquels le ministre Smotrich a écrit expriment très bien les dilemmes que rencontrent les combattants. Les propos du ministre sont une main tendue à la construction d’une confiance renouvelée. Avec ce type de propos, nous pourrons trouver une solution à la crise interne et vaincre tous nos ennemis extérieurs ».

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