Au milieu des années 1990, les forces aériennes de l’Iran et de la Syrie – les deux principaux ennemis potentiels d’Israël dans la région – ont commencé à recevoir des MiG-29. Ces appareils représentaient une amélioration significative par rapport à leur équipement de chasse précédent et ils menaçaient même de défier les F-15 et F-16.
On sait maintenant que trois MiG-29 Fulcrum-A monoplaces sont arrivés en Israël vers le mois d’avril 1997, après quoi les pilotes d’essai israéliens ont appris à connaître l’avion et ses systèmes d’armement de fond en comble, ont effectué de nombreuses heures de vol et ont testé les capacités du jet face aux avions de chasse israéliens ».
Bien qu’Israël n’ait jamais reconnu la provenance des trois MiG-29, de nombreux éléments indiquent qu’ils appartenaient à l’armée de l’air polonaise.
Avant de prendre les avions en main, les Israéliens ont dû se familiariser avec l’appareil, grâce à un cours de conversion spécialement préparé, car « la barrière de la langue était la principale difficulté : le matériel d’étude était entièrement rédigé en russe, ce qui obligeait les pilotes israéliens à utiliser un traducteur, et parfois à improviser. »
Pendant que les MiG étaient en Israël, des simulations de combat aérien entre les MiG-29 et les jets de première ligne de l’armée de l’air israélienne, à savoir les F-15 et les F-16 ont été effectués.
Depuis l’évaluation du MiG-29, l’armée de l’air israélienne a introduit des versions considérablement plus avancées du F-15 et du F-16, sous la forme du F-15I Ra’am et du F-16I Sufa, qui sont tous deux optimisés pour les missions de frappe à longue portée sans compromettre leurs capacités air-air. De nouveaux systèmes d’avionique et d’armement ont été ajoutés à ces appareils, ainsi qu’aux anciens F-15 et F-16, tandis que les Vipers israéliens de première génération ont été complètement retirés. Entre-temps, le chasseur furtif F-35I, connu sous le nom d’Adir, est entré en service, offrant un tout nouveau niveau de capacité.
Le MiG-29 reste un élément important des inventaires de l’Iran et de la Syrie, bien que les survivants n’aient subi que des améliorations assez modestes et que l’utilité globale de la flotte syrienne de Fulcrum, usée par la guerre, soit discutable.
Des mises à niveau plus importantes pour le MiG-29 ont été proposées périodiquement et ont fait l’objet de quelques commandes, mais les Fulcrum qu’Israël est susceptible d’affronter, s’il entre en guerre avec un rival régional, sont peu différents de ceux qu’il a testés en 1997.
Avec le temps, et surtout le rythme de modernisation de l’armée de l’air israélienne, la menace que représente le MiG-29 est désormais très réduite. Le processus de démystification du MiG et le développement de moyens efficaces pour le contrer auront énormément bénéficié de la brève période d’évaluation de ces jets par Israël à Tel Nof, au milieu des années 1990.
Source : The Drive & Israël Valley