CHRONIQUE HIGHTECH SUR RADIO J. Bonjour Ilana. La question du jour : « Les israéliens travaillent-ils à Gaza? Des entrepreneurs israéliens utilisent-ils des sous-traitants du secteur high-tech ». Peu d’informations publiques existent sur la coopération Israël-Gaza.

UN CONSTAT. Si toute collaboration reste très difficile entre Gaza et Israël, de plus en plus d’ingénieurs palestiniens sont employés par des firmes israéliennes. Très peu de personnes le savent : 3000 ingénieurs palestiniens sortent chaque année du cursus universitaire et 30% seulement trouvent un travail.

« BREAKING THE IMPASSE », très peu connu dans le monde. Echanger, proposer, convaincre, c’est le défi de « Breaking The Impasse » (BTI), une initiative, associée au Forum économique mondial, composée d’entrepreneurs palestiniens et israéliens.

N’entrant pas dans les détails d’une quelconque négociation, ils veulent montrer que les milieux économiques sont prêts et veulent la paix. Les deux ambassadeurs de ce mouvement sont le magnat des Telecoms palestiniens Mounib al-Masri, qui joue un rôle clé dans l’économie palestinienne à hauteur de 25 à 30% du PNB, ainsi que Yossi Vardi, un des pères fondateurs du succès des entreprises high-tech israéliennes.

Figurent aussi Yuval Yaacobi, Meir Brandt, l’ex manager général de Google Israël, ou encore Schlomi Fogel, ex-PDG des chantiers navals Israël Shipyards. 

A. CENTRE D’APPELS. Innitel, installée à Bnei Brak, est spécialisée dans les logiciels destinés aux centres d’appels. La firme recherchait un contractant à bas coût et hautement qualifié. Finalement le choix s’est porté sur un sous-traitant qui se trouve à Gaza. Au départ Innitel souhaitait travailler avec des firmes d’Europe de l’Est ou l’Inde.

Les collaborations sont relativement courantes entre entreprises de high-tech en Israël et en Cisjordanie mais pas avec Gaza. Dans la bande de Gaza, le Hamas interdit tout contact avec Israël et exécute les Palestiniens accusés de « collaboration ».  Mais l’industrie high-tech se joue des restrictions imposées aux autres échanges.

Des employés palestiniens de firmes israéliennes viennent de Hebron, Rawabi, et Naplouse.

B. MELLANOX qui est passé dans le giron de Nvidia emploie une centaine d’ingénieurs basés à Gaza.

Mellanox fait travailler de nombreux salariés à Gaza, rémunérés à travers une filiale. Le patron de l’entreprise qui travaille avec Mellanox à Gaza a déclaré récemment : « Ce n’est pas une décision facile, mais nous sommes résolus à proposer nos services au marché israélien. Les relations sont purement professionnelles et la politique est totalement tenue à l’écart ».

« Des sociétés palestiniennes de Cisjordanie travaillent maintenant relativement facilement avec les Israéliens. Au début, elles ont eu des problèmes, mais maintenant elles emploient des dizaines de personnes ».

Eyal Waldman, l’ex président de Mellanox : « Un ingénieur de Gaza coûte cinq fois moins qu’un israélien, en raison des différences de salaire, de charges sociales et de taxes. Il y a du talent à Gaza, mais ils n’ont nulle part où l’exercer. C’est pourquoi nous nous sommes dit: mettons ce talent à profit et faisons les travailler pour nous ».

« Vous avez là des Palestiniens qui parlent à des Israéliens qui ont entre 20 et 30 ans. Ils n’avaient jamais parlé à des Israéliens auparavant et les considéraient comme des ennemis. Maintenant ils parlent foot et plaisantent ensemble ».

Mellanox est un fournisseur israélien de produits de réseau informatique. Mellanox conçoit et met en place des adaptateurs, des commutateurs, des logiciels, des câbles pour les secteurs des centres de données de l’entreprise, du cloud computing, du stockage de données informatiques. En , Intel lance une offre d’acquisition sur l’entreprise israélienne Mellanox, pour 6 milliards de dollars mais son offre est battue par celle de Nvidia.

Selon Bloomberg : « 32% des sociétés palestiniennes de High Tech ont des partenariats avec Israël.

Bloomberg : « Rien n’a dissuadé la firme israélienne Mellanox Technologies de faire sous-traiter en Cisjordanie son activité de création graphique: ni les barrages militaires, ni la barrière de sécurité, ni les six décennies de conflit israélo-arabe. C’est ce que constate l’agence financière Bloomberg dans un article consacré aux nouveaux partenariats technologiques qui se nouent entre des firmes israéliennes et palestiniennes. Selon Eyal Waldman, l’un des directeurs de Mellanox, « Israéliens et Palestiniens vivent dans la même région et ils se ressemblent du point de vue culturel »; et s’il a choisi de délocaliser certaines activités de sa firme à Ramallah, plutôt qu’en Chine ou en Inde, c’est parce que les coûts y sont moins élevés mais aussi en raison de la proximité du siège de Mellanox à Yoknéam ».
SOURCES. ISRAELVALLEY. CHALLENGES. LE MONDE. LES ECHOS. TIMES OF ISRAEL.

 

 

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