Moshe Hazan estime que le projet du gouvernement portera lourdement atteinte à la démocratie et à l’économie du pays

Un membre du comité monétaire de la Banque d’Israël a démissionné pour marquer son désaccord avec le projet contesté du gouvernement de réformer le système judiciaire, a rapporté lundi le journal Calcalist. Le projet de réforme, présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahou comme un frein aux excès de la Cour suprême, mais dont les critiques craignent qu’elles ne sapent la démocratie, ont suscité un débat houleux, avec des manifestations hebdomadaires dans tout Israël.

« J’estime que je ne peux pas m’asseoir et discuter de l’opportunité d’augmenter le taux d’intérêt d’un quart de pourcent ou d’un demi pourcent alors que la démocratie israélienne est en danger », a déclaré à Calcalist Moshe Hazan, professeur d’économie à l’Université de Tel-Aviv. La Banque d’Israël a confirmé qu’Hazan avait démissionné dimanche du comité monétaire, composé de six membres, après y avoir siégé depuis 2017.

Le comité monétaire fixe le taux d’intérêt de référence de la banque centrale. Il l’a fortement augmenté ces derniers mois afin de lutter contre la hausse de l’inflation. « Les projets du gouvernement pourraient nuire à l’indépendance du pouvoir judiciaire et de la fonction publique, ce qui portera lourdement atteinte à la démocratie et à l’économie d’Israël », a déclaré Hazan.

La Banque d’Israël a indiqué qu’Hazan avait informé Netanyahou qu’il quittait le comité afin de « prendre part à une activité politique publique ». Le comité monétaire sera maintenu avec seulement cinq membres, a-t-elle précisé.  Les réformes judiciaires, qui doivent encore être inscrites dans la loi, renforceraient le contrôle politique sur la nomination des magistrats et limiteraient les pouvoirs de la Cour suprême d’annuler les décisions du gouvernement ou les lois de la Knesset.

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