Chronique sur Radio J de Daniel Rouach. Bonjour Ilana, notre sujet du jour : « L’iceberg des relations d’affaires entre la France et Israël ».
Dans un univers où l’information devrait circuler de manière publique tout le monde s’arrange pour que la visibilité des relations d’affaires entre la France et Israël demeure invisible où presque. C’est ce que je dénomme « l’iceberg des affaires France-Israël ». Ce que l’on voit n’est pas ce qui est…
Les italiens, Allemands, Américains communiquent sans cesse sur leurs réalisations en Israël, ce qui n’est pas le cas des multinationales françaises. La raison de cette discrétion : la crainte d’être la cible de mouvements anti-Israël. Un exemple? Le patron de Dassault Systèmes m’a contacté un jour et m’a demandé avec insistance de ne pas mentionner son nom dans un article.
On me pose souvent une question : « Je cherche un job en Israël dans une entreprise française ». Pouvez-vous m’adresser la liste des firmes qui recrutent? Ma réponse est simple : « il n’y a pas de listes disponibles. Les firmes françaises en Israël sont discrètes. Adressez-vous à Qualita, ils peuvent peut-être vous aider. Le site IsraelValley est également une mine d’or d’infos ».
Je n’oublierai jamais une conférence organisée par la Chambre de Commerce France-Israël à Lyon. J’étais invité ainsi que le Dr David Harari, qui a l’époque travaillait pour Israel Aircraft Industry. Nous avions été attaqué à coup de pierres par des manifestants. Notre crime? Vouloir parler de la relation économique bi-nationale. A Marseille j’ai été obligé de fuir une conférence économique organisée par le journal Libération. Après ce type d’expérience, être assez discret devient une obligation!
CYBER. Dans un rapport public : « Des grands groupes français comme Gemalto, Orange ou Stmicroelectronics sont déjà présents en Israël depuis plusieurs années et s’intéressent tout particulièrement au marché de la cybersécurité.
Dans un secteur comme la cybersécurité, il est important de croiser les expériences et les nationalités afin de répondre aux appels d’offres internationaux. Les start-ups françaises sont encore trop en retrait sur le marché israélien alors que celles américaines et asiatiques y voient un véritable terrain de jeu en matière de collaborations ».
Pourtant dans un des derniers salons du cyber les Français étaient invisibles. Ils ne se cachent pas mais ils préfèrent rester assez discrets.
LE CAS DE GEMALTO en Israël. La non-visibilité des relations d’affaires.
En , Thales annonce avoir fait une offre portant sur l’acquisition de Gemalto, société spécialisée dans le secteur de la sécurité numérique et celui des cartes à puce très présent en Israël. Cette offre de rapprochement valorise Gemalto à 4,8 milliards d’euros. Depuis , Gemalto est devenu une activité mondiale de Thales (Identité et Sécurité Numériques). Les activités de Gemalto continuent en Israël mais sous un mode assez discret.
Gemalto développe des logiciels, des produits et des services sécurisés qui sont utilisés dans les télécommunications, les services financiers, l’identification, la sécurité des lieux et des individus, la santé, le transport et la communication « Machine to Machine ». Elle compte 400 opérateurs mobiles, 3 000 banques et sociétés financières et plus de 30 gouvernements parmi ses clients.
En Israël sa présence est réelle et très appréciée.
Les logiciels, produits et services de Gemalto en Israël sont utilisés pour de nombreuses applications (services mobiles personnels, paiement sécurisé, authentification des accès au « Cloud », protection de l’identité et de la vie privée, services d’e-santé et d’e-gouvernement, billettique des transports urbains et applications M2M).
Gemalto en Israël propose des solutions de sécurité numérique intégrées, depuis le développement des logiciels embarqués jusqu’à la création et la fabrication d’outils de sécurité numérique. Ces dispositifs sont notamment des cartes SIM, des cartes bancaires, des passeports ou des cartes d’identité électroniques. Ses plates-formes logicielles et services gèrent ces produits sécurisés, les données confidentielles qu’ils contiennent ainsi que les services sécurisés qu’ils rendent possibles pour les utilisateurs finaux.
Gemalto semble orienter une partie de ses activités vers les terminaux mobiles et les solutions permettant de transformer les appareils sans fil de type GSM en terminaux sécurisés. Ceci constitue l’aboutissement d’une démarche de recherche et de développement sur l’Internet des objets par Gemalto. L’un des exemples de cette technologie est représenté par le développement de clefs numériques pour véhicules supportées sur téléphone. Sachez quand même qu’une partie de la recherche et développement de Gemalto est en Israël.