La fête de Hanoucca, qui a commencé dimanche soir, symbolise pour les Juifs la célébration de la résistance à la fois spirituelle, culturelle et militaire à l’oppression grecque d’Antiochus IV. Peu nombreux mais déterminés, les Maccabées ont démontré que l’ordre naturel des choses peut toujours être renversé.
Hanoucca n’est pas la fête la plus importante du judaïsme. Mais elle a légué à l’histoire juive un principe de vie, qui nous guide jusqu’à aujourd’hui : le refus obstiné du fatalisme. Les Juifs ne peuvent se permettre le luxe du défaitisme. Nous sommes condamnés à croire en l’impossible.
Il y a dans le dialogue entre le génie français et l’âme juive, cet attachement partagé à l’esprit de résistance. Quitte à devoir repousser les limites du possible.
On prête parfois à Napoléon, l’expression « Impossible n’est pas français! ». Nous, Français juifs, complétons cette maxime en rappelant chaque année à l’occasion de Hanoucca : « Ness Gadol Haya Sham » (« un grand miracle a eu lieu là-bas »), pour signifier que rien n’est joué d’avance.
Comme dans toutes les histoires de résistance, il s’agit à la fois d’un message aux siens et d’un message au monde. Si Hanoucca célèbre la persévérance juive dans l’Histoire, elle affirme dans le même temps la victoire des Lumières contre tous les les obscurantismes.
À l’heure où les périls identitaires montent sur nos sociétés et où la haine des Juifs, où qu’ils vivent, semble s’être à nouveau décomplexée, rappelons nous ainsi collectivement de la leçon de Hanoucca : il ne tient qu’à nous d’éclairer notre chemin.
Bonnes fêtes de Hanoucca à tous !
Yonathan Arfi, Président du Crif