Joann Sfar cherche depuis trente ans à inviter son lecteur dans le monde juif.

Tous ses récits sont des appels désespérés à la fraternité et « La Synagogue » marque sans doute le début de son épopée la plus intime.

Cette fois, il va moins loin que l’Algérie du chat ou que l’Ukraine de « Klezmer ». Il a fallu qu’il se trouve sur un lit d’hôpital en 2021 du fait de la Covid pour que le dessinateur ose enfin raconter ses vraies aventures d’adolescence.

C’est une génération qui se sent coupable d’être née après Hitler et de ne pouvoir le combattre. Des gosses poings serrés qui se disent que les fils de bourgeois déguisés en skinheads qui croisent leur route ne seront pas des ennemis à la hauteur de leur chagrin.

C’est l’histoire des Juifs de France qui rêvent d’être comme tout le monde mais qui ne savent pas comment se rendre utiles lorsque des bombes commencent à exploser dans les synagogues.

Derrière le plaisir du dessin et des bagarres, un récit salutaire pour rappeler aux jeunes ce que fut le Front National quand il ne faisait pas semblant d’être un parti comme les autres.

« La Synagogue » est un récit qui rappelle la permanence des extrémismes politiques et la nécessité de les combattre, même si cette lutte doit être recommencée à chaque génération.

Artiste prolifique, Joann Sfar est, à 51 ans, l’un des grands noms de la BD française. Avec ses succès comme le Chat du Rabbin, mais également ses essais réussis et récompensés dans le milieu du cinéma. En 2010, son biopic sur Serge Gainsbourg, « Gainsbourg, vie héroique », reçoit le César du meilleur premier film. Et En 2011, son adaptation en dessin animé du « Chat du Rabbin » lui vaut de recevoir le César du meilleur film d’animation.

Source : Dargaud

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