En 2022, l’urgence climatique ne préoccupe pas vraiment la classe politique en Israël ; très peu de listes qui ont présenté des candidats à la Knesset ont mentionné l’écologie dans leur programme électoral.
Les Israéliens eux-mêmes sont davantage accaparés par les échéances politiques trop fréquentes que par les changements climatiques ; mais ce n’est pas une raison pour que les politiciens s’en désintéressent.
Israël est largement en retard sur les autres pays occidentaux et le pays donne l’impression d’avancer à reculons : les émissions de gaz ne diminuent pas assez vite, le passage aux énergies renouvelables est trop lent et les infrastructures inappropriées.
Etat d’urgence.
Non seulement les gouvernements israéliens ne font pas assez pour lutter contre la crise climatique, ils donnent aussi l’impression de faire le contraire.
Dernier exemple en date : pris de court à la veille de la conférence COP 27 à Charm el-Cheikh, le gouvernement Lapid a adopté une décision à la va-vite et qui est passée inaperçue.
C’est ainsi que réuni à Jérusalem le 23 octobre dernier, le Conseil des Ministres a décidé de se préparer à la crise climatique : les différents ministères devront présenter un plan de lutte contre la crise climatique d’ici à… la fin 2023.
Plus d’un an pour commencer à résoudre un problème urgent ! « Mieux vaut rire que pleurer » dit un proverbe français…
Une COP pour rien.
Israël n’a pas lésiné sur les moyens pour se faire remarquer à cette conférence internationale : le pays a dépensé 5 millions de shekels (1,5 million d’euros) pour financer un pavillon qui présente les technologies israéliennes en matière d’innovation climatique.
Pas moins de 800 Israéliens ont fait le déplacement à la station balnéaire égyptienne pour tenter de vendre leurs technologies aux 196 pays présents à la conférence.
Seulement voilà, si Israël est prêt à vendre sa technologie au monde entier, l’Etat juif arrive à la COP 27 sans montrer aucun résultat concret dans la lutte contre le réchauffement climatique : aucun programme, aucun objectif et aucun moyen pour remplir ses engagements internationaux.
Une conférence presque pour rien pour Israël en proie à d’interminables crises politiques…
Promesses non tenues.
Le ministère israélien de la Défense de l’Environnement est bien conscient de l’impréparation des différents services publics pour affronter la crise climatique. Il y a un an, la ministre de l’Environnement Tamar Zandberg avait bien préparé une « Loi sur le climat » mais celle-ci ne sera jamais adoptée, faute de mesures concrètes pour atteindre les objectifs climatiques.
Certes, le gouvernement précédent n’avait pas fait mieux : en 2018, la coalition de Benyamin Netanyahou avait adopté une résolution reconnaissant l’urgence climatique mais aucun plan concret n’avait été adopté et aucun délai fixé pour mettre en œuvre des mesures climatiques adéquates.
En 2022, Israël a besoin d’une Loi-Climat comme la plupart des pays occidentaux l’ont déjà votée ; une loi qui répond à l’urgence écologique et climatique.
Une loi qui fixera l’objectif de réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, tout en se donnant les moyens appropriés pour y parvenir.
Alors que la 27ᵉ conférence mondiale sur le climat est réunie en Egypte, Israël reste toujours sans loi sur le climat.
Rendez-vous à la COP 28 qui se déroulera en novembre 2023 à Dubaï aux Émirats arabes unis…