Itamar Ben-Gvir est un avocat et homme politique israélien du parti d’extrême droite Otzma Yehudit.

Itamar Ben-Gvir est issu d’une famille bourgeoise juive aux origines irakiennes, mais pas strictement pratiquante. Il milite au sein de l’extrême droite israélienne à partir des années 1990, rejoignant le mouvement Moledet, favorable à la déportation des Palestiniens de citoyenneté israélienne hors du territoire, avant de rallier la mouvance kahaniste.

Il fait parler de lui en 1995 lorsqu’il brandit à la télévision israélienne l’emblème d’une Cadillac, le véhicule du Premier ministre Yitzhak Rabin : « On est arrivés à sa voiture. On arrivera jusqu’à lui aussi », lance-t-il, étant profondément hostile au processus de paix. Yitzhak Rabin sera assassiné quelques semaines plus tard par un autre militant d’extrême droite.

En tant qu’avocat, Itamar Ben-Gvir s’est spécialisé dans la défense des extrémistes de droite et des colons accusés de violence contre des Palestiniens.

Son parti, Otzma Yehudit (pouvant se traduire par Pouvoir juif), fondé en 2012, est le successeur idéologique du parti Kach, une formation suprémaciste juive et raciste réclamant l’expulsion des citoyens arabes du pays et l’instauration d’une théocratie. Otzma revendique l’annexion de toute la Cisjordanie mais sans accorder aux Palestiniens la citoyenneté israélienne, souhaite expulser d’Israël les citoyens arabes « déloyaux » et encourage les citoyens arabes en général à émigrer afin de renforcer le caractère juif d’Israël. Le parti insiste également sur la refonte du système judiciaire israélien afin de mettre l’accent sur les valeurs juives plutôt que sur les valeurs démocratiques, en particulier en ce qui concerne les droits des minorités.

À la tête de son parti, il organise des manifestations provocatrices dans des quartiers à forte proportion arabe, scandant avec ses partisans « mort aux terroristes ». Il lui arrive de brandir une arme lors de ce type d’action et appelle la police à ouvrir le feu à balles réelles en cas de heurts avec des manifestants arabes. Ses actions provocatrices lui assurent une forte médiatisation.

Il exposait jusqu’en 2020 dans son salon une photo de Baruch Goldstein, l’auteur du massacre d’Hébron. Il a déclaré l’avoir retirée en janvier 2020 après s’être aperçu que cela pouvait lui nuire politiquement. Il continue toutefois de revendiquer son admiration pour le terroriste.

L’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou fait de lui son principal allié pour les élections législatives de 2022 et lui promet une place au gouvernement en cas de victoire.

LE PLUS. SELON TIMES OF ISRAEL. Itamar Ben Gvir exigera une loi qui permettra l’annulation du procès pour corruption du chef de l’opposition Benjamin Netanyahu, selon un enregistrement du législateur d’extrême droite diffusé dimanche.

Le site d’information Ynet a obtenu l’enregistrement de Ben Gvir s’exprimant lors d’un événement au début du mois, peu après que son partenaire politique, le leader du parti HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, a dévoilé un programme de grande envergure de réformes judiciaires radicales qui, s’il était adopté, réduirait considérablement l’autorité judiciaire et pourrait mettre un terme au procès du chef du Likud, Benjamin Netanyahu.

LE PLUS. UN ARTICLE DE RADIO J. Le chef du parti travailliste Merav Michaeli a accusé jeudi dernier le chef de l’opposition Benyamin Netanyahou d’être complice de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin.

S’exprimant lors d’une conférence organisée par le journal Yisrael Hayom avant la cérémonie commémorative de samedi soir marquant les 27 ans de l’assassinat de 1995, Michaeli a également distingué le député Itamar Ben Gvir du sionisme religieux-Otzma Yehudit.

Yitzhak Rabin a été assassiné lors d’un assassinat politique. Il a été assassiné lors d’un assassinat politique avec la coopération de Benyamin Netanyahou et [Itamar] Ben Gvir », a déclaré Michaeli.

Netanyahou a été accusé à plusieurs reprises par la gauche au fil des ans d’avoir encouragé l’incitation qui a conduit au meurtre de Rabin, ou à tout le moins de contribuer au climat politique incendiaire qui a conduit au meurtre. Il a rejeté de telles affirmations comme «des tentatives de déformer la vérité historique».

Ben Gvir, l’étoile montante de la campagne électorale actuelle, dont le parti du sionisme religieux se dirige vers quelque 14 sièges à la Knesset, qui compte 120 membres, a attiré l’attention nationale pour la première fois lorsqu’il a été filmé alors qu’il était adolescent et se vantait d’avoir volé un emblème dans la voiture de Rabin. peu de temps avant l’assassinat. « Nous sommes arrivés à sa voiture, et nous le rejoindrons aussi », a-t-il déclaré à un journaliste à l’époque dans des commentaires télévisés.

Gabriel Attal. RADIO J. COPYRIGHTS.

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Le recentrage de Ben Gvir

Le 6 septembre, en s’exprimant devant les élèves du lycée Blich à Ramat Gan, Ben Gvir, a déclaré : « Je ne préconise pas la mort des Arabes, ni l’expulsion de tous les Arabes, mais j’ai un problème avec ceux qui nous lancent des cocktails Molotov ou blessent des soldats de Tsahal. J’ai aussi un problème avec ceux qui sont à la Knesset et qui vont à l’encontre de notre pays. »

Lors de ce même événement célèbre au lycée Blich, un élève a demandé à Ben Gvir ce qu’il ferait si son propre fils lui révélait son homosexualité. Ben Gvir a répondu qu’il l’embrasserait et le rassurerait qu’il l’aime et qu’il restera toujours son fils.

L’électorat naturel de M. Ben-Gvir est constituée des religieux installés dans les implantations de Cisjordanie.  Ben Gvir, en tant qu’avocat, a ainsi défendu Amiram Ben-Uliel, reconnu coupable d’avoir incendié la maison d’une famille palestinienne, tuant un couple et leur bébé de 18 mois.

Mais si l’on en croit les sondages, les juifs pauvres des communautés rurales sont susceptibles de voter pour lui alors qu’ils votaient traditionnellement pour le Likoud ou le parti orthodoxe Shas.

Le succès politique de Itamar Ben Gvir semble reposer sur la peur croissante des Israéliens vis-à-vis de leurs compatriotes musulmans. Les émeutes anti-juives qui ont éclaté dans les rues des grandes villes d’Israël l’année dernière ont laissé des traces profondes et le doute s’installe désormais en Israël sur la capacité d’intégration de la minorité arabe du pays.

Ce n’est pas un hasard si l’un des spots de campagne d’Itamar Ben-Gvir, montre une femme effrayée disant à son mari en hébreu au téléphone que des hommes sont devant leur appartement avec des couteaux pour la tuer, elle et leurs enfants. Tout le monde comprend que « les hommes » sont des arabes.

« Il est temps d’être les maîtres de la maison », dit le spot publicitaire. « C’est l’heure de Ben-Gvir ».

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