Le Français Gourmey lève 48 millions d’euros pour industrialiser son foie gras de synthèse. La start-up se développe des viandes de cultures qui sont des produits carnés produits en laboratoire à partir de cellules animales.
La pépite française Gourmey lève 48 millions d’euros pour industrialiser sa viande de culture. Une levée de fonds en série A annoncée le 5 octobre 2022 et menée auprès de Earlybird Venture Capital, Heartcore Capital, Point Nine Capital, Air Street Capital, Partech et d’autres investisseurs. La start-up de la French Tech a levé près de 56 millions d’euros depuis sa création en 2019.
Un foie gras artificiel.
Gourmey crée des produits carnés à partir de cellules animales, le tout entièrement en laboratoire. Avec ce procédé, la start-up assure que la viande de synthèse nécessite moins d’eau et bien sûr qu’elle demande moins de terres que pour l’élevage conventionnel. Elle pourrait réduire l’impact climatique de la production de viande de 92% au total. « L’alimentation est le levier d’action individuelle le plus puissant sur lequel nous pouvons agir pour ralentir le changement climatique », déclare Nicolas Morin-Forest, CEO et cofondateur de Gourmey.
Ce procédé élimine également la souffrance animale tout en produisant de la « vraie viande », contrairement aux produits de remplacement comme ceux d’Impossible Foods ou de Beyond Meat.
La start-up française se penche tout particulièrement sur les viandes de culture à haute valeur gastronomique. Une façon pour la pépite de se démarquer de ses concurrents. Cela lui permet sans doute d’envisager la commercialisation de ses produits auprès de professionnels, comme des chefs, avant de les proposer en grande surface. Gourmey met notamment au point un foie gras de culture. D’autres types de produits à base de viande sont en cours d’élaboration.
Passer à l’industrialisation.
Avec cet apport financier, Gourmey veut accélérer son industrialisation. Elle entend mettre au point en région parisienne un centre de plus de 4300 m2 dédié à la viande de culture comprenant un atelier de production et un centre de R&D. Elle prévoit d’accueillir 120 ingénieurs, experts culinaires et opérateurs sur cet espace d’ici 2024. Ce centre doit permettre à la jeune pousse d’accélérer la commercialisation de ses produits en France, et au-delà, avec une capacité de production annuelle prévue de plusieurs dizaines de milliers de kilos de viande de culture.
Pour l’aider, Gourmey va tripler ses effectifs qui comptent actuellement une quarantaine de personnes. « Les mois et les années à venir vont être extrêmement importants et passionnants, non seulement pour Gourmey mais aussi, plus largement, pour la viande de culture et la transition alimentaire », ajoute Nicolas Morin-Forest. L’un des enjeux actuels autour de ces viandes de synthèse est la réglementation puisque l’autorisation de commercialisation de la viande artificielle reste encore rare. Singapour a récemment autorisé la vente de ces produits. Un débat qui semble d’être ouvert en France.
En parallèle, le Français doit faire face à de nombreux concurrents. L’Israélien Aleph Farms a signé un accord avec le géant japonais Mitsubishi pour introduire sa viande de bœuf au Japon. Aux Pays-Bas, Mosa Meat a récemment clôturé une levée de 85 millions de dollars et prévoit de commercialiser son produit en Europe en 2021 – il sera d’abord réservé aux restaurants gastronomiques avant d’être lancé dans les supermarchés. Future Meat Technologies, qui créé de la viande de bœuf, de poulet, de porc et d’agneau s’est récemment associé à Nestlé. Meatable se concentre sur la fabrication de porc et de boeuf.
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