Le groupe britannique Energean a annoncé dimanche le début de tests pour raccorder au territoire israélien la plateforme gazière offshore de Karish, au cœur de tensions entre Israël et le Liban voisin.
Le ministère israélien de l’Energie avait indiqué mi-septembre que des tests allaient commencer prochainement pour raccorder à son réseau ce champ gazier en Méditerranée orientale, qui fait l’objet de négociations indirectes entre l’Etat hébreu et le Liban.
Dimanche, la société Energean a indiqué avoir « commencé à faire circuler du gaz naturel » depuis le réseau israélien vers la plateforme de Karish et ce en conformité avec les approbations obtenues auprès du ministère israélien de l’Energie. Ces tests –de la terre vers la mer– visent à raccorder Karish à Israël avant, à terme, d’entamer l’exploitation du gisement.
Celui-ci est au cœur d’un différend entre l’Etat hébreu et le Liban, voisins officiellement en état de guerre qui négocient par l’intermédiaire des Etats-Unis la délimitation de leur frontière maritime.
Les deux pays avaient signifié début octobre leur satisfaction au texte du médiateur américain Amos Hochstein visant à mettre fin au différend et lever les obstacles à l’exploration et l’exploitation de gisements offshore.
Selon des responsables, l’accord prévoit que le gisement de Karish soit sous contrôle d’Israël et que celui de Cana soit octroyé au Liban bien qu’une partie de ce dernier dépasse la future ligne de démarcation. L’Etat hébreu toucherait une partie des revenus de l’exploitation de Cana, d’après ces sources.
Mais jeudi, Israël a affirmé son refus d’une série d’amendements libanais au projet d’accord.
Les discussions ont toujours lieu et la partie libanaise doit s’entretenir dimanche au téléphone avec Amos Hochstein, a indiqué l’un d’eux.
Le ministère français des Affaires étrangères a affirmé ce weekend contribuer « activement à la médiation américaine », soulignant qu’un accord serait « bénéfique aux deux pays et à leurs populations ».
En juillet, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid avait évoqué ce dossier sensible avec le président Emmanuel Macron, espérant voir Paris user de son influence pour faciliter un accord avec Beyrouth, d’autant que le groupe français Total est pressenti pour explorer le gisement de Cana.
La semaine dernière, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz avait demandé à l’armée de se « préparer à un scénario d’escalade militaire » à la frontière Liban-Israël, compte tenu « de l’évolution des négociations ».
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