En Israël, la cherté de la vie s’invite dans le débat politique.
Israël est arrivé en huitième position parmi les pays où le coût de la vie est des plus élévés au monde selon le classement publié par le magazine Ceoworld.
Alors que les Israéliens retournent aux urnes le 1er novembre, le problème de la cherté de la vie surgit dans le débat public, où l’on vote traditionnellement en fonction des préoccupations sécuritaires.
UN ARTICLE DE JPOST. Liami Lawrence dirige « Keep Olim in Israel »
Regarde comme il est sale », fait remarquer Liami Lawrence, alors que nous nous munissons d’un caddie en plastique en arrivant au magasin Shufersal Sheli de la rue Ben Yehouda à Tel-Aviv.
« Ils ne prennent même pas la peine de les nettoyer ». Des résidus difficilement identifiables sont en effet collés au fond du panier à roulettes usé, présageant du caractère habituellement désagréable de la visite au supermarché local. Une corvée que le jeune homme redoute toujours.
Cet immigrant de Los Angeles, qui vit en Israël depuis trois ans, s’est joint à mon enquête informelle sur les prix des produits de base, afin de tenter de comprendre pourquoi leur coût et, par extension, celui de la vie, sont devenus si disproportionnés en Israël par rapport aux autres pays occidentaux.Liami Lawrence dirige « Keep Olim in Israel », une organisation dont le but est d’aider les nouveaux immigrants concernant les différents problèmes qu’ils peuvent rencontrer, et qui bien souvent les conduisent à quitter un pays qu’ils ne demandaient pourtant qu’à aimer. Il m’a ainsi montré une liste manuscrite de plus de 150 amis et connaissances partis au cours des deux dernières années.Outre les prix, c’est son expérience de consommateur israélien qui a encore plus convaincu le jeune homme de la nécessité de son travail. « En imposant des bas salaires et une vie chère, l’Etat malmène ses citoyens en général, et les nouveaux immigrants en particulier », affirme-t-il, arguant que la difficulté à gagner leur vie est la raison principale qui pousse les olim à partir.
Ce sont ses propres frustrations qui ont poussé Lawrence à créer ce groupe. En arrivant en Israël, il était un sioniste convaincu avec de l’enthousiasme à revendre, mais il s’est finalement retrouvé au chômage et endetté.
Trop âgé pour vivre en colocation, et trop dépendant des transports publics pour vivre loin du centre-ville, il s’est vu contraint de dilapider ses économies dans un loyer de 4 600 shekels pour un petit deux-pièces sur la rue Ben Yehouda. Il gagnait alors environ 7 000 shekels par mois, soit moins que la moyenne nationale déclarée par le Bureau central des statistiques, qui tourne autour de 9 000 shekels – une statistique dont il doute.