Edith Cresson a toujours été très favorable à Israël. Elle a joué un rôle clé pour qu’Israël entre dans la communauté scientifique européenne. Son rôle déterminant aura permis à Israël d’engranger de nombreuses collaborations scientifiques avec des partenaires européens. Elle a côtoyé l’Association Technion France et a visité Israël plus d’une fois.

UN ARTICLE INTERESSANT SUR EDITH CRESSON.

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En faisant d’Elisabeth Borne sa Première ministre, Emmanuel Macron a rompu avec des décennies de patriarcat à Matignon. Une femme à la tête du gouvernement en France, c’est incontestablement une rupture mais ce n’est pas une première. En mai 1991, Edith Cresson – nommée par François Mitterrand – fut la première Première ministre de la Ve République. Retour sur le parcours « post Matignon » d’une femme de caractère qui aura en quelque sorte ouvert la voie à Elisabeth Borne.

Un vent de renouveau souffle à la tête de l’Etat : pour la première fois depuis 30 ans une femme a pris ses quartiers à Matignon. Elisabeth Borne – nommée par Emmanuel Macron – succède à Edith Cresson qui avait pris ses fonctions en mai 1991. En désignant une femme à la tête du gouvernement, François Mitterrand avait à l’époque créé un précédent. Un signe encourageant dans la lutte pour l’égalité des droits homme-femme. Hélas les espoirs seront vite douchés. D’une part, Edith Cresson sera remerciée moins d’un an après son arrivée à Matignon. D’autre part il faudra patienter 30 ans avant qu’une autre femme s’installe à Matignon…

Quel âge a Edith Cresson aujourd’hui ?

Edith Cresson est née 27 janvier 1934 à Boulogne-Billancourt, elle avait 57 ans lorsque le Président de la République François Mitterrand a fait appel à ses services à Matignon. Elle a aujourd’hui 88 ans.

Qui était au gouvernement en 1991-1992 ?

Le 15 mai 1991, Edith Cresson succède à Michel Rocard à Matignon. Elle était en compétition dans une short list avec Robert Badinter et Roland Dumas. François Mitterrand optera finalement pour la rupture en désignant pour la première fois une femme, cheffe de gouvernement.

 

Fraîchement nommée, la députée de la Vienne, passée par plusieurs portefeuilles ministériels depuis 1981, va vite découvrir qu’elle n’a pas les coudées franches pour composer son gouvernement. François Mitterrand détient le final cut, et il s’en servira à plusieurs reprises pour barrer des noms et placer ses fidèles.

Si le gouvernement Cresson n’a pas fait long feu, il était pourtant composé de nombreux poids lourds de la gauche. Lionel Jospin à l’Education, Roland Dumas aux Affaires étrangères, Pierre Bérégovoy à l’Economie, Martine Aubry au Travail, Jack Lang à la culture…

Qui a succédé à Edith Cresson ?

Plombée par une cote de popularité en berne, et cible d’attaques incessantes, Edith Cresson est débarquée moins d’un an après avoir été nommée. Elle restera pourtant fidèle à François Mitterrand qui choisira Pierre Bérégovoy comme nouveau chef du gouvernement, le 2 avril 1992.

 

Caricatures, insultes, misogynie…

Edith Cresson aura inauguré la féminisation de la fonction de Premier ministre. Un statut de pionnière payé au prix fort au sein d’une Assemblée nationale et d’une époque prêtes à tout sauf à se faire damer le pion par une femme… La classe politique ne laisse pas passer l’affront, les attaques misogynes pleuvent, les critiques sont permanentes au sein même du parti socialiste.

S’ajoute à cela d’autres difficultés : le contexte géopolitique et diplomatique est agité – c’est l’après guerre du Golfe – et sur le plan intérieur la conjoncture est défavorable : la recession menace et le taux de chômage franchit les 10%.

La situation devient ingérable. La Première ministre ne tiendra pas plus de onze mois à la tête du gouvernement. Onze mois en enfer, « ça a été pire que je pensais », confie-t-elle au Monde, trente ans après cette expérience dont le souvenir lui reste aujourd’hui encore douloureux.

Après son départ précipité de Matignon, Edith Cresson n’occupera plus de haute fonction en politique. A 88 ans, elle reste toutefois un symbole. Celui d’une femme de caractère, qui aura fait bouger les lignes aux forceps.

Interrogée par Ouest-France après nomination d’Elisabeth Borne à Matignon, l’ex Première ministre de François Mitterrand reste très prudente sur les avancées en matière d’égalité de sexes, notamment en politique. « La classe politique reste encore misogyne », constate-t-elle.

Maire à Châtellerault et carrière de commissaire européen

Après son passage éclair à Matignon, Edith Cresson aspire à l’anonymat. Au centre de l’attention médiatique et des critiques pendant près d’un an, l’ex-cheffe du gouvernement socialiste de François Mitterrand aspire à un peu de quiétude. Elle va s’éloigner de la scène politique nationale pour se consacrer à la ville de Châtellerault (Vienne), dont elle sera maire jusqu’en 1997. Elle y occupera un poste d’adjointe jusqu’en 2008.

En parallèle, en 1994, François Mitterrand – encore lui – la propulse commissaire européen chargée de la Science, de la Recherche, du Développement, de l’Education et de la Formation. Un poste qu’elle va occuper jusqu’en 1999. Un mandat durant lequel elle va piloter la rédaction d’un livre blanc intitulé « Enseigner et Apprendre – Vers la société cognitive ».

Une fondation et des postes honorifiques

Un ouvrage qui va inspirer le concept d’école de la deuxième chance auquel elle va se consacrer pleinement. Dès lors, fini la politique et les mandats. Au début des années 2000, l’ancienne locataire de Matignon va rejoindre le secteur privé.

Elle devient la présidente d’une Fondation pour les écoles de la deuxième chance. Ce type de structure donne aux jeunes qui sont sortis du système éducatif sans aucune qualification une chance d’accéder à un emploi ou à une formation. Edith Cresson est toujours à la tête de cette fondation en 2022.

L’ancienne Première ministre reste aussi attachée aux affaires internationales. Depuis 2007, elle préside la Commission scientifique de la fondation France Israël ainsi que la Commission économique de l’association France Algérie.

Biographie et plateaux télés

En 2006, Edith Cresson publie une autobiographie intitulée « Histoires françaises », dans laquelle elle relate son parcours politique. Elle y évoque aussi son passage difficile à Matignon, les attaques (parfois jusque sur la tenue vestimentaires) et les critiques machistes dont elle a été la cible.

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En 2017, elle entame une brève carrière de chroniqueuse aux côtés d’un autre ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. L’émission s’appelle « 19h, le dimanche », elle est présentée par le journaliste Laurent Delahousse. Le programme ne restera à l’antenne qu’une seule saison.

Depuis, les apparitions publiques d’Edith Cresson sont rares. L’une des dernières remonte au 15 octobre 2021 lors de l’hommage national à Hubert Germain, le dernier compagnon de la Libération, à l’Hôtel des Invalides à Paris.

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