JULIEN LACORIE POUR MARIANNE. Le ministère de la Défense israélien veut être transparent sur ses opérations utilisant des drones d’attaques et sur l’exportation de ces engins.
Avec l’explosion au niveau mondial du marché du drone et l’arrivée de nouveaux acteurs dans ce secteur tel que l’Iran et la Chine, la censure qui entourait ce type d’opération était devenue obsolète.
La censure militaire israélienne a brisé trente ans d’omerta. Elle autorise désormais la publication d’informations sur le recours à des « drones d’attaque », autrement dit des drones suicides, ainsi que sur l’exportation de ce genre d’engins qui détruisent leurs cibles en s’écrasant sur elles. Il s’agissait d’un secret de Polichinelle.
Mais le censeur et le ministère de la Défense, qui accorde les autorisations de vente à l’étranger, veillaient jalousement à recouvrir ces drones d’attaque d’un voile de mystère. Les médias israéliens par exemple étaient tenus, pour les nommer, d’utiliser la formule « selon des sources étrangères » lorsqu’un de ces aéronefs sans pilote était utilisé.
Cet étrange souci de discrétion portait aussi sur les exportations et l’identité des pays-clients. Les systèmes utilisés pour transporter les explosifs étaient systématiquement effacés des photos et vidéo diffusées pour la présentation des drones lors des expositions internationales d’armement.