La ville portuaire israélienne de Haïfa suscite un intérêt croissant de la part des entreprises chinoises et indiennes, alors que le pays s’efforce de normaliser ses relations avec ses voisins arabes, avec le soutien des États-Unis.
Le plus grand promoteur portuaire indien Adani Ports et son partenaire israélien Gadot ont acheté le port de Haïfa pour la somme astronomique de 4,1 milliards de shekels (près de 1,2 milliard d’euros).
Gautam Adani, l’homme le plus riche d’Asie et fondateur d’Adani Ports, a précisé sur Twitter que l’opération revêt d’une « immense importance stratégique et historique ». L’entreprise mise sur le fait que le port deviendra un lien vers l’Europe et créera de nouvelles voies commerciales avec l’Asie.
Un an auparavant, son rival chinois, le Shanghai International Port Group (SIPG), avait indiqué qu’il voyait le même potentiel en inaugurant son terminal de transport de conteneurs Bay Port, d’une valeur de 5,5 milliards de shekels.
Concurrence entre les intérêts chinois, indiens et américains
« Leur convergence à Haïfa s’inscrit dans un conflit plus large entre les intérêts chinois, indiens et américains », a expliqué Carice Witte, directrice exécutive de SIGNAL, un groupe politique israélien spécialisé dans les relations Chine-Israël.
Les deux ports sont trop grands pour desservir uniquement Israël, et les responsables s’attendent à ce que la baie de Haïfa devienne une plaque tournante pour le commerce et le transbordement, c’est-à-dire la manutention de marchandises qui sont déchargées en Israël puis envoyées dans d’autres pays.
Cela aurait été impensable il y a seulement dix ans, lorsqu’Israël était politiquement isolé des partenaires commerciaux potentiels de la région.
Mais alors que les pourparlers de paix avec les Palestiniens restent bloqués, Israël a normalisé ses liens avec de nouveaux marchés comme les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, tout en nouant des liens commerciaux plus profonds avec les pays d’Extrême-Orient.