Israël a signé un accord d’association avec l’UE en 1995, mais a annulé les discussions annuelles dans ce cadre en 2013 en protestation contre la décision de l’UE de faire une distinction entre les implantations juives en Judée Samarie et le reste d’Israël dans tous les accords.
Durant plusieurs années, certains États membres de l’UE dont la France ont également empêché la tenue des réunions, appelant à davantage de progrès concernant la paix avec les Palestiniens avant de s’orienter vers des liens plus étroits entre l’UE et Israël.
Selon M. Borrell, les États membres de l’Union européenne ont convenu lundi qu’ils ne voyaient aucune raison d’attendre les élections du 1er novembre et le nouveau gouvernement israélien pour engager des discussions conjointes.
« Qui sait quand le prochain gouvernement israélien sera formé ? Peut-être que ce sera dans six mois ou dans un an », a déclaré M. Borrell.
D’après l’UE, la première réunion devrait porter sur la situation du processus de paix au Moyen-Orient, ce qui nécessiterait que les États membres élaborent au préalable une position commune, a-t-il ajouté.
Toutefois, selon les diplomates européens, les États membres sont divisés sur l’importance à accorder à cette question.
« La position de l’UE n’a pas changé en ce qui concerne le processus de paix au Moyen-Orient », a déclaré M. Borrell aux journalistes, faisant référence à une position adoptée par le bloc en 2016 en faveur d’une solution à deux États.
« Nous savons que la situation sur le terrain dans les territoires palestiniens se détériore et les ministres ont convenu que le Conseil d’association serait une bonne occasion de s’engager avec Israël sur ces questions », a-t-il ajouté.

À la recherche d’énergie

Un certain nombre de visites de haut niveau de l’UE dans le pays cette année ont donné un nouvel élan à un redémarrage des liens.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’était rendue dans le pays en juin, la première visite de ce type en dix ans pour un chef de l’exécutif européen.
L’énergie a été le thème principal des discussions avec Jérusalem qui est passé du statut d’importateur de gaz naturel à celui d’exportateur ces dernières années, grâce à d’importantes découvertes en mer.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, a déclaré à l’issue de la réunion que les liens entre Israël et l’UE constituaient un « atout stratégique », tandis que Mme von der Leyen avait réaffirmé « le besoin de l’UE en gaz israélien », selon les informations communiquées à l’AFP par un porte-parole de la ministre de l’Énergie du pays, Karine Elharrar.
Karine Elharrar et d’autres responsables israéliens ont déclaré que leur pays pourrait contribuer à répondre à la demande de l’UE s’il pouvait fournir du gaz provenant de ses réserves offshore estimées à près de 1 000 milliards de mètres cubes.

Des questions en suspens

Toutefois, malgré ce nouvel élan diplomatique, les relations entre l’Union européenne et Jérusalem restent tendues.
L’annonce d’une éventuelle reprise des discussions intervient un mois seulement après que le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, a critiqué M. Borrell pour sa visite à Téhéran visant à relancer les négociations sur l’accord sur le nucléaire iranien, auquel Israël s’oppose depuis longtemps et qu’il tente d’entraver.
Cette décision intervient également alors que neuf États membres de l’UE ont déclaré qu’ils continueraient à travailler avec les six groupes de la société civile palestinienne qu’Israël a désignés comme associations terroristes l’année dernière, en invoquant l’absence de preuves à l’appui de cette affirmation.
Jérusalem a déclaré l’année dernière que les six groupes accusés avaient des liens étroits avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), qui a mené des attaques meurtrières contre des Israéliens et figure sur les listes noires américaines et européennes du terrorisme.

L’Europe à la traine.

Alors que de nombreux pays renouent avec Israël, et certains installent leur ambassade à Jérusalem, des pays européens conservent leur politique arabe surannée qui est totalement décalée, notamment après les accords d’Abraham.
Les pays arabes producteurs de pétrole, que l’Europe voulait privilégier au détriment d’Israël, ont non seulement des liens, mais aussi des coopérations économiques et stratégiques majeures avec Israël qui font de ce pays un élément clef au Moyen-Orient. Cette situation qui s’est mise en place voilà plus de deux ans, montre à quel point l’Europe est à la traine sur des sujets d’importance pour elle, à l’exemple de l’énergie et du rôle stratégique majeur d’Israël.
Sur bien des sujets, l’Europe a été incapable de voir ce qui se dessinait sous ses yeux, comme les ambitions de Poutine, sa dangereuse dépendance énergétique et commerciale avec ses deux ennemis majeurs, la Russie et la Chine, son sous-armement qu’avait dénoncé Donald Trump, bref tous ces sujets qu’elle a raillés avec mépris et qui lui valent sa chute parmi les nations dont l’euro est le révélateur.
Elle reste accrochée au mythe palestinien, jusqu’à reconnaître le lien de Jérusalem avec une entité qui n’a jamais eu d’existence nationale à ce jour. Au-delà des problèmes politiques, c’est l’ignorance crasse de certains dirigeants européens qui devraient au moins connaître l’histoire d’une région pour laquelle ils veulent imposer leur point de vue. Ignorante de l’histoire, l’Europe est incapable de voir l’avenir. Malheureusement elle en paie le prix fort entre autres avec l’Ukraine, sa dépendance de la Russie et de la Chine.

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