Une étude menée par l’Institut de Sciences Weizmann, en Israël, met en avant les similarités des odeurs corporelles entre amis.
L’argent n’a peut-être pas d’odeur mais les amis, eux, peuvent avoir la même. Une étude de la revue Science Advances , publiée vendredi, conclut en effet que des personnes partageant des odeurs corporelles semblables ont plus de chances de devenir amies. Les travaux, menés au Weizmann Institute of Science, en Israël, se sont fondés sur 20 couples d’amis de même sexe, âgés de 22 à 39 ans, n’ayant pas de relation romantique et disant avoir immédiatement eu un coup de foudre amical lors de leur rencontre. L’analyse de leurs odeurs ont révélé qu’il y avait plus de similarités entre les membres de chaque couple que dans n’importe quelle autre association de personnes faite au hasard.
Pour arriver à cette conclusion, le groupe de chercheurs se sont appuyés sur un nez électronique, appelé eNose. Cette machine, qui permet d’analyser la composition chimique d’une odeur corporelle, a travaillé sur les t-shirts de ces individus. Pour éviter toute contamination d’odeurs, les participants devaient notamment éviter certains aliments et dormir loin de son partenaire et de ses animaux de compagnie, dans un t-shirt en coton fourni.
Dans 77 % des cas, les chercheurs ont pu prévoir la bonne entente entre deux personnes
Les auteurs de l’étude, menés par la chercheuse Inbal Ravreby, ont ensuite conforté leurs résultats avec des personnes humaines, des « nez » sans compétence particulière dans ce domaine. A partir de trois odeurs différentes, ces personnes ont pu reconstituer les bonnes paires. Mais cette proximité olfactive pourrait s’expliquer par le fait que les amis passent beaucoup de temps ensemble, partagent des facteurs communs qui influencent leur odeur, comme l’endroit où ils vivent et ce qu’ils mangent.
Aussi, les chercheurs ont voulu déterminer si l’odeur permettait de prévoir la compatibilité amicale de deux personnes qui ne se connaissent pas. En recrutant 17 inconnus, ils ont ainsi constaté que la similarité des odeurs permettait de prévoir la bonne entente entre les deux personnes dans 77 % des cas… et, à l’inverse, le manque d’alchimie dans 68 % des cas.
Cette étude fait écho à d’autres recherches qui ont souligné l’importance des odeurs, même inconsciente, dans les relations chez l’humain comme chez l’animal. « Les mammifères terrestres non-humains se reniflent constamment et, en fonction, décident de qui sont leurs amis ou ennemis », écrivent d’ailleurs les chercheurs de l’Institut de Sciences Weizmann.
/www.lejdd.fr/S