La commission du Travail et des Affaires sociales de la Knesset, dirigée par Efrat Reiten (Avoda), a approuvé les règlements demandés par les députés Mihal Rozin et Gaby Lasky (Meretz) sous la direction du ministre de la Santé Nitzan Horowitz.
Désormais, les femmes qui désirent avorter ne devront plus se présenter physiquement devant une commission spéciale. Elles n’auront qu’à remplir un questionnaire, duquel les questions jugées intrusives ont été retirées, que la commission aura entre les mains pour donner son avis. La commission ne disparait pas car il aurait fallu pour cela faire passer une loi, ce qui relève de l’impossible dans le contexte politique actuel.
Par ailleurs, les femmes qui avortent à un stade précoce de leur grossesse par voie médicamenteuse pourront le faire au sein de leur caisse maladie et n’auront plus besoin de passer plusieurs jours à l’hôpital pour cela.
La rencontre avec une assistance sociale devient, elle, facultative, en fonction de ce que désire la femme.
Pour Nitzan Horowitz qui porte ce projet, c’est un grand pas en avant dans le 21e siècle. Il dénonce un système archaïque et machiste et se définit comme un défenseur du droit absolu des femmes à disposer de leur corps. Il se félicite d’avoir mis fin à un processus qu’il décrit comme humiliant pour la femme.
En Israël, l’avortement est autorisé jusqu’à la 24e semaine et autorisé jusqu’à aujourd’hui par une commission.
Selon le site »Kol Zhout », la commission peut autoriser l’avortement pour les femmes qui ont moins de 18 ans et plus de 40, lorsque la femme n’est pas mariée ou que la grossesse n’est pas issue du mariage, lorsque la grossesse est issue de relations interdites par la loi pénale, lorsque le bébé à naître présente des malformations physiques ou mentales et dans le cas où la poursuite de la grossesse met en danger la vie de la femme ou risque de lui causer un dommage physique ou psychologique.
Partant de ces critères, d’après les statistiques, en 2020, 16942 demandes d’avortement ont été déposées et 99.6% ont été acceptées par la commission. Les demandes sont les plus nombreuses chez les femmes entre 20 et 34 ans et le moins nombreuses chez les femmes âgées de 40 ans et plus.
Pour le Dr Yonatan Shossheim, le directeur médical de l’association Efrat qui accompagne les femmes qui veulent entamer un processus d’avortement pour les aider à garder leur bébé, ces chiffres montrent que la commission ne joue aucun rôle et qu’il est nécessaire de mieux informer les femmes qui veulent procéder à un avortement.
»Nous pensons que la femme a le droit de disposer de son corps, ce que nous demandons c’est que toutes les options lui soient présentées. Si au final, elle tient à procéder à un avortement, nous respectons son choix ». Au total, 81000 femmes ont fini par garder leur bébé après avoir été pris en charge par l’association.
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