ISRAELVALLEY SPECIAL. EDITORIAL DE DR. Sachant que le Président Emmanuel Macron garde la main ferme sur les Affaires étrangères, la nouvelle Ministre Catherine Colonna n’aura qu’un pouvoir de décision assez limité sur les relations France-Israël. Depuis les « années Macron » les grandes lignes des relations entre la France et Israël sont formalisées à l’Elysée… même si le Quai d’Orsay a toujours été très présent.
Emmanuel Macron a d’excellentes relations avec le Ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid. L’Ambassadeur de France en Israël, Eric Danon, considéré comme un expert incontestable et actif de la diplomatie française dans l’Etat Hébreu est très écouté à l’Elysée… et au Quai d’Orsay. Il le sera probablement encore plus sous Catherine Colonna, car Israël est un pays très sensible et difficile à comprendre.
EDITORIAL DE DR. Le Quai d’Orsay est en joie. Pur produit du Ministère des affaires étrangères elle a été nommée ce jour. Catherine Colonna, est la nouvelle ministre des affaires étrangères. Elle avait été déléguée permanente de la France auprès de l’Unesco (2008-2010). A cette époque ses relations avec les israéliens n’avaient pas été de grande qualité.
Ses dernières années elle n’a pas eu l’occasion de traiter directement du conflit israélo-palestinien. Aucune déclaration publique sur les récents Accords d’Abraham. Un point important : Catherine Colonna a été la porte-parole de l’Elysée lors du mandat de Jacques Chirac. Elle avait participé activement à la politique « arabe de la France » (1).
Fin des années 1990. Extrait de presse : « Le porte-parole de l’Elysée, Catherine Colonna, a pris soin hier de cadrer la visite du président de la République à Djeddah. Le chef de l’Etat, qui sera accompagné de quatre ministres mais donc d’aucun chef d’entreprise, se rend pour la première fois dans le Golfe pour mettre en oeuvre la nouvelle « politique arabe de la France », telle qu’il l’a lui-même définie le 8 avril à l’université du Caire ».
(1). « Le terme de « politique arabe » peut paraître assez vaste mais il fait référence à une expression renvoyant à la politique mise en place par le général de Gaulle à la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962). Nous ferons référence au monde arabe selon la définition que propose le Ministère des Affaires étrangères dans sa section Afrique du Nord Moyen Orient (Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Egypte, Emirats arabe unis, Irak, Iran, Israël/territoires palestiniens, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Oman, Qatar, Syrie, Tunisie, Yémen) ».
(1). La « politique arabe de la France » signifie selon un article de presse : »Une mise à distance de la France vis-à-vis d’Israël et des Etats Unis. Valéry Giscard d’Estaing avançait le : « droit à l’autodétermination du peuple palestinien » comme Chirac, lors de sa visite à Jérusalem en 1996 faisait part de ses sympathies propalestiniennes ».
LE PLUS. Catherine Colonna, née le à Tours (Indre-et-Loire), est une diplomate et femme politique française, élevée à la dignité d’ambassadrice de France.
Porte-parole de la présidence de la République de à , elle est ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin de jusqu’à la fin du second mandat de Jacques Chirac. Elle est ensuite représentante permanente de la France auprès de l’UNESCO (2008-2010) et de l’OCDE (2017-2019), ainsi qu’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire en Italie (2014-2017) et au Royaume-Uni depuis le .
Famille et formation.
Née à Tours, elle est fille d’un agriculteur d’origine corse.
Après avoir obtenu un DEA de droit public à l’université François-Rabelais, elle poursuit ses études à l’Institut d’études politiques de Paris (service public), puis intègre l’École nationale d’administration (ENA) dans la promotion Solidarité (1981-1983).
Carrière
À sa sortie de l’ENA en 1983, elle choisit la carrière diplomatique. Pour son premier poste au Quai d’Orsay elle est nommée à l’ambassade de France aux États-Unis, à Washington, d’abord au service politique puis au service de presse et d’information (1983-1986).
À son retour à Paris, elle est chargée du droit européen à la direction des affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères de 1986 à 1988, puis devient conseiller technique 1988 au cabinet de Maurice Faure, ministre d’État, ministre de l’Équipement de François Mitterrand. Mi-1989, peu avant la chute du Mur de Berlin, elle rejoint le Centre d’analyse et de prévision du Quai d’Orsay, où elle est chargée des questions européennes en plein mouvement. Elle deviendra ensuite l’un des porte-parole du Quai d’Orsay de 1990 en 1993 à la direction de la Communication et de l’Information du ministère des Affaires étrangères, puis porte-parole adjointe du ministère après l’arrivée au Quai d’Orsay en 1993, d’Alain Juppé, et de son directeur de cabinet Dominique de Villepin, qui l’apprécient.
En mai 1995, Jacques Chirac en fait sa porte-parole à l’Élysée. Elle occupe cette fonction pendant plus de neuf ans, une durée inégalée. Après la réélection de Jacques Chirac en 2002, souhaitant quitter ses fonctions pour retrouver l’une de ses passions, elle est nommée directrice générale du Centre national de la cinématographie en septembre 2004, ainsi que vice-présidente du festival de Cannes.
Mais après le référendum sur l’Europe et à l’occasion du changement de gouvernement, le , elle est rappelée aux affaires publiques et nommée ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement Dominique de Villepin et le restera deux ans jusqu’au . À l’automne de la même année et jusqu’à l’été 2008, elle fait partie de la Commission du Livre Blanc sur la politique étrangère et européenne, pilotée par Alain Juppé.
Le , elle est nommée ambassadrice de la France auprès de l’UNESCO.
En décembre 2010 elle décide de rejoindre le cabinet international de communication financière Brunswick comme « managing partner » du bureau de Paris.
Depuis mai 2008, elle est membre du conseil d’administration de la Fondation Chirac, initiée par l’ancien président de la République. Elle fut également en parallèle vice-présidente du Conseil franco-britannique (2009-2014), présidente du conseil d’administration du Centre international d’études pédagogiques (CIEP) de 2008 à 2011 et présidente du conseil d’administration de l’École du Louvre de 2010 à 2014. Elle est également membre du Conseil culturel de la Monnaie de Paris depuis 2008.
Elle a rejoint le conseil de surveillance du groupe BPCE d’avril à juillet 2014, tout en conservant ses fonctions au sein du groupe Brunswick, avant sa nomination comme ambassadrice à Rome.
Elle est ambassadrice de France en Italie entre de à 4.
Elle est nommée ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le 4 octobre 2017 en Conseil des ministres.
Depuis le , elle est ambassadrice de France au Royaume-Uni.
Le , Catherine Colonna est élevée en Conseil des ministres à la dignité d’ambassadrice de France. Elle est l’une des trois femmes élevées à cette dignité avec Sylvie Bermann (2019) et Anne-Marie Descôtes (2020).