Paris, Londres, Milan, New York, Copenhague… et Tel Aviv, ce pourrait être bientôt ! En effet, sous le patronage de Kornit, une grande entreprise israélienne d’impression textile, et de Motty Reif, un entrepreneur connu de Tel Aviv, la Fashion Week a eu lieu cette année début avril, après une pause de deux ans.
Et plus grande et meilleure que jamais : environ 20 000 visiteurs se sont rassemblés sur le port pour assister à plus de 20 défilés, découvrir de jeunes talents (dont certains sortaient tout juste du Shenkar College, l’université de design israélienne), obtenir des informations nouvelles et inédites et promouvoir la mode de Tel Aviv.
La Tel Aviv Fashion Week a voulu célébrer l’inclusivité et la diversité non seulement par la mode, mais aussi par le choix des mannequins : certes, tous les mannequins venaient d’Israël, mais ils reflétaient la société réelle et diversifiée du pays, que ce soit en termes de taille, d’âge ou de couleur de peau. « La plupart des gens qui vivent ici viennent de différents endroits, beaucoup sont des immigrés ou des réfugiés », raconte Keshet Shapiro, la créatrice de la marque Kesh. C’est pourquoi la diversité ne lui est pas étrangère depuis son enfance, et elle espère « qu’à l’avenir, elle ne devra plus être imposée, comme on en a encore souvent l’impression ».
La mode était en tout cas décontractée : la mode israélienne est souvent associée à la mode nuptiale, c’est pourquoi des designers comme Dror Kontento ou Chana Marelus ont également présenté d’élégantes robes de soirée qui rappelaient fortement les robes de mariée.
Quelques créateurs peuvent être mis en avant :
Sharon Tal qu’elle présentait seule cette année la collection Maskit après le décès de la fondatrice Ruth Dayan, 104 ans, l’année dernière a capté cette vibe avec des maxi-robes élégantes mais décontractées, beaucoup de soie, des jupes à nœuds, des couleurs vives et des bucket hats – et la diffuse désormais pour la marque culte israélienne Maskit, qui a déjà réussi à sortir de son pays d’origine avec son propre magasin sur Wooster Street dans le quartier de SoHo à New York.
Chana Marelus, créatrice de mode nuptiale, a lancé sa collection ready-to-wear avec des robes blanches, crème et pastel et suffisamment d’éléments scintillants qui font penser à un mariage dans les années folles… mais revisité et (exactement) 100 ans plus tard.
Alon Livné, le designer israélien aux racines égyptiennes est synonyme de looks futuristes. Pour sa collection d’été, Alon Livné s’est à nouveau inspiré du peintre ukrainien-russe Vadim Meller, décédé en 1962, et de ses œuvres cubistes. Des designs colorés avec des cut-outs et des éléments sculpturaux en sont le résultat et nous permettent de nous projeter dans l’avenir
La designer Keshet Shapiro a présenté des vêtements de ville confortables avec parfois de grands imprimés avec lesquels on n’est pas sous-habillé en club, mais pas non plus sur-habillé en jouant aux jeux vidéo. « Easy – car qui veut se compliquer la vie ? », telle semble être sa devise.
Dror Kontento est l’un des créateurs de mode nuptiale israéliens les plus connus. Il s’est livré à d’élégants powerlooks allant des robes aux combinaisons, corsets et tailleurs, qu’il a présentés en mélangeant des imprimés numériques et des détails faits main. Cela symbolise « le monde dans lequel nous allons et celui d’où nous venons ».
La collection Sabina Musayev s’est inspirée de la série « Ruined Polaroids » de William Miller, que le photographe a prise avec un polaroïd cassé des années 70, mais à laquelle il a donné une touche particulière, rendant l’imperfection parfaite. La mode de Sabina Musayev est tout aussi laissez-faire et respire avant tout deux choses : Légèreté et joie de vivre.
Yanky et Nataf est un duo qui emmène, en termes de mode, dans des clubs tech futuristes avec des discovibes nostalgiques des années quatre-vingt.
Après deux ans de travail à domicile, Shai Shalom veut renvoyer ses clients au monde des affaires, c’est du moins ce à quoi ressemble sa mode en ce moment : Deux-pièces, blazers, chemisiers – tous soyeux et avec des coupes féminines, mais tout à fait habillés, au sens propre du terme. Rotem Shaul
L’une des créatrices les plus prometteuses de la Fashion Week de Tel Aviv sort tout juste de l’université : Rotem Shaul donne aux designs romantiques et raffinés une fraîcheur inhabituelle, de sorte que l’on ne se lasse pas des drapés, des plissés, des grandes manches et des plus petits détails.
Source : Vogue & Israël Valley (résumé)