Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ce samedi 16 avril le monde à “se préparer” pour l’éventuelle utilisation par la Russie de ses armes nucléaires, lors d’un entretien avec plusieurs médias ukrainiens. Les israéliens ont tendance à croire Volodymyr Zelensky.
En Israël, les milieux politiques et de défense se gardent bien de s’exprimer publiquement. Le sujet du nucléaire est très sensible. Les analystes israéliens scrutent « au millimètre » la situation de guerre en Ukraine. Et de nombreux enseignements ont déjà été tirés de cette guerre. Si Israël venait à attaquer l’Iran et bombarder des sites nucléaires, les conséquences doivent être analysées au travers de l’expérience Russe en Ukraine.
Israël analyse en profondeur (dans certain cas Tsahal pratique le reverse engineering) toutes les nouvelles armes Russes (très nombreuses) qui un jour où l’autre se retrouveront potentiellement dans les mains d’ennemis d’Israël.
Selon (1) : “Nous ne devrions pas attendre le moment où la Russie décidera d’utiliser ses armes nucléaires. Nous devons nous préparer pour cela”, a-t-il déclaré au cours de cette interview retransmise par six sites d’information ukrainiens, ainsi que par la présidence ukrainienne sur Telegram.
Il faut “des médicaments (contre les radiations), des abris antiaériens”, a-t-il affirmé. “Il faut leur parler, signer des traités, sévir économiquement. (Les Russes) peuvent utiliser n’importe quelle arme, j’en suis convaincu.”
Vendredi, Volodymyr Zelensky avait déjà jugé que “le monde entier” devrait être “inquiet” du risque que le président russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique. “Pas seulement moi, je pense que le monde entier, tous les pays doivent être inquiets”, avait-il déclaré sur la chaîne américaine CNN.
Pas encore de signes concrets.
Il faisait écho aux déclarations en ce sens du patron du renseignement extérieur américain William Burns qui avait estimé la veille qu’il ne fallait pas “prendre à la légère” une telle menace. “Nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes”, avait toutefois nuancé le chef de la CIA.
Après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, le Kremlin avait brièvement évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires. Moscou n’utilisera l’arme nucléaire en Ukraine qu’en cas de “menace existentielle” contre la Russie, avait ensuite déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov sur CNN, sans autre précision.
Selon le très respecté Bulletin of the Atomic Scientists, la Russie est équipée de “1588 têtes nucléaires russes déployées”, dont 812 sur des missiles installés à terre, 576 sur des sous-marins et 200 sur des bombardiers ».
(1) huffingtonpost.fr