L’espérance d’une alternance après les premiers jours de la démission d’Idit Silman est retombée comme un soufflet. L’imminence de la chute du gouvernement ne semble plus être d’actualité, avant la fin de l’année au moins. D’abord la reprise du parti Yamina par son chef a refroidi les ardeurs de ceux qui voulaient faire sécession.

En décidant de qualifier Amichai Chikli de « transfuge », Naftali Bennett lui interdit de voter la censure et de se présenter aux prochaines élections sur une liste de l’un des partis actuels de la Knesset sauf à en créer un nouveau.

Tous ceux avant lui qui avaient sauté ce pas, n’ont pas retrouvé leur mandat à la Knesset. Le calme est donc revenu à Yamina et la coalition se maintient donc à 59 ou 60 sièges.

Dans l’opposition le Likoud peut compter sur 54 sièges, loin des 61 exigés pour changer de gouvernement.

Le parti des orthodoxes séfarades avait été désappointé face au refus cuisant de la part d’Avigdor Lieberman de prendre la tête d’un nouveau gouvernement avec le Likoud.

Le leader Arie Dehry n’avait toujours pas compris que Lieberman ne voulait pas entendre parler de cohabiter avec Netanyahou. Mais un fait nouveau semble se profiler avec la grande hésitation des orthodoxes ashkénazes du parti UTJ (Judaïsme Unifié de la Torah), à mêler leurs voix au Likoud.

Ils ont acté d’une part le fait qu’aucune majorité ne se dégage pour renvoyer Naftali Bennett et d’autre part, que UTJ souffre énormément d’être éloigné du gouvernement car, en l’absence de ministère, les subventions manquent.

Des rumeurs avaient fait état de contacts de Moshé Gafni, leader d’UTJ, avec Benny Gantz pour l’encourager à briguer le poste de premier ministre avec le soutien des orthodoxes. Cela était consécutif à une déclaration surprenante de Gantz à l’occasion d’un verre avec les militants de son parti :«les ultra-orthodoxes dans ce gouvernement me manquent. Nous, dans l’armée, travaillerons pour trouver le juste équilibre entre la Haute Cour et la préservation de la tradition».

Il s’agissait certainement d’un ballon d’essai étonnant de la part d’un pur laïc conscient cependant qu’en Israël, tout gouvernement doit comporter sa part d’orthodoxes. La rupture entre laïcs et religieux était défavorable au pays. En fait Gantz avait compris qu’il fallait consolider la coalition en coupant l’herbe sous les pieds de Netanyahou en lui enlevant le soutien d’une partie des orthodoxes.

benillouche.blogspot.com

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