L’Onu suspend la Russie du Conseil des droits de l’homme.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté jeudi une résolution suspendant la Russie du Conseil des droits de l’homme, en raison des atteintes « flagrantes et systématiques » aux droits humains et au droit international humanitaire qu’elle a commises dans le cadre de son invasion de l’Ukraine. La résolution, soumise par plusieurs Etats membres, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, a été adoptée par 93 voix pour, tandis que 24 pays ont voté contre et 58 se sont abstenus. Il est rare que des pays soient ainsi suspendus. La Libye l’a été en 2011 du fait de la répression violente des manifestations contre le dirigeant de l’époque, Mouammar Kadhafi. Dans la résolution adoptée jeudi, l’Assemblée générale de l’Onu exprime sa « grave préoccupation à l’égard de la crise des droits de l’homme et humanitaire en Ukraine », particulièrement les informations faisant état d’abus commis par les troupes russes.
Le montant des avoirs russes gelés en Suisse grimpe à 7,3 milliards d’euros.
Le montant des avoirs russes gelés en Suisse a augmenté pour atteindre désormais l’équivalent de 7,5 milliards de francs suisses (7,3 milliards d’euros), a indiqué jeudi un haut responsable du ministère de l’Economie. Ce montant englobe des fonds et valeurs patrimoniales, dont des biens immobiliers situés dans des régions touristiques de Suisse, avait-il alors détaillé. Pays neutre, la Suisse a rompu avec sa traditionnelle réserve le 28 février en s’alignant sur les sanctions de l’Union européenne. Depuis, les banques ont obligation de signaler les personnes, entreprises ou entités visées par des sanctions au ministère de l’Economie. La mise en oeuvre des sanctions a toutefois fait l’objet de critiques, notamment de la part du Parti socialiste suisse, la deuxième formation politique au Parlement, jugée trop « passive ».
L’objectif à long terme de la Russie est de prendre le contrôle total de l’Ukraine, même si, à court terme, ses opérations se concentrent sur l’est du pays, a déclaré jeudi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar. Elle a estimé que les forces russes attendaient leur heure en Ukraine alors que Moscou intensifie ses opérations de renseignement dans le pays et apprend à mieux combattre les troupes ukrainiennes. « La Russie avait prévu de le faire rapidement, mais la guerre éclair du (président Vladimir) Poutine a échoué. Malgré cela, la Russie n’a pas abandonné son projet de conquérir la totalité du territoire de l’Ukraine, » a déclaré Hanna Maliar lors d’un point presse vidéo.
La Russie affronte la pire situation depuis 30 ans, selon le Premier ministre russe
La Russie affronte sa situation la plus difficile de ces 30 dernières années en raison des sanctions sans précédent infligées par les pays occidentaux mais la tentative d’isoler le pays de l’économie mondiale échouera, a déclaré jeudi le Premier ministre russe. « La situation actuelle pourrait être sans aucun doute qualifiée de la plus difficile depuis trois décennies pour la Russie », a déclaré Mikhaïl Michoustine à la Douma. Depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes le 24 février dernier, l’Occident a pris plusieurs paquets de sanctions économiques pour forcer Moscou à mettre fin à son offensive et à retirer ses troupes. Les sanctions occidentales ont d’ores et déjà coupé la Russie du système financier international et privé les principales banques russes d’accès au système interbancaire SWIFT.
Plus de 4,3 millions de réfugiés selon le HCR
Plus de 4,3 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Le HCR recensait exactement 4.319.494 réfugiés ukrainiens jeudi. Ce sont 40.705 de plus que lors du précédent pointage mercredi. L’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU a précisé qu’environ 210.000 non-Ukrainiens avaient aussi fui le pays, rencontrant parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d’origine. L’ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays, selon les chiffres de l’OIM publiés mardi.