La coopération en matière de haute technologie repose principalement sur deux accords : celui du 25 avril 1994 qui fournit un cadre aux échanges dans le domaine technique, et un accord de coopération militaire et technique bilatérale qui a été signé en décembre 1995, renouvelé en 2000 et toujours en vigueur. La coopération dans le domaine militaire est nuancée par deux facteurs, l’alliance israélo-américaine et surtout une méfiance réciproque.

La vente par Israël à la Russie de 12 drones tactiques pour un montant de 53 millions de dollars en avril 2009 illustre un autre volet de la coopération bilatérale israélo-russe. Jérusalem espérait que le transfert d’un certain nombre de technologies amènerait Moscou à geler ses ventes d’armes à la Syrie. Il n’en a rien été. La dernière campagne de l’armée russe en Géorgie, bien que soldée par la défaite de l’armée géorgienne, a mis en lumière les carences flagrantes des forces armées russes en matière de renseignement tactique. Il semble d’ailleurs que la guerre en Ukraine ait montré les mêmes lacunes. D’où le besoin en drones.

La coopération bilatérale se concrétise également à travers des contrats passés par les Russes à des équipementiers militaires israéliens pour des systèmes d’électronique afin d’équiper des produits destinés à l’export. On retrouve ainsi des systèmes israéliens de navigation sur de nombreux avions de chasse russes, comme les Mig-29, qui sont équipés du radar EL/M-2052 développé par les Industries Aéronautiques Israéliennes. Un projet israélo-russe a été concrétisé par la vente à l’Inde en mai 2009 de son premier AWACS d’origine israélo-russe équipé d’un radar israélien Phalcon.

Dans le domaine énergétique, les relations israélo-russes sont également marquées par une intense coopération bilatérale. Israël a besoin de 300.000 barils/jour. Plus de la moitié des importations israéliennes de gaz et de pétrole proviennent de Russie. Gazprom a également manifesté de l’intérêt pour l’exploitation des réserves israéliennes de gaz naturel du champ de Tamar-2, à 90 km au large de Haïfa. Cependant, les premières tentatives du géant gazier russe pour s’implanter sur le marché israélien se sont soldées par des échecs puisque l’exploitation du nouveau gisement est assurée par la société israélienne Delek Energy en partenariat avec l’américain Noble Energy.

Sur la question du pétrole, un projet israélo-russe autour du pipeline Ashkelon-Eilat s’est concrétisé en 2003. Le pétrole russe, chargé sur les tankers à Novorossisk sur la mer Noire, arrive à Ashkelon d’où il est envoyé par pipeline à Eilat pour y être de nouveau chargé sur tankers. L’utilisation de la route de la mer Rouge permet ainsi au géant russe d’éviter le passage par le canal de Suez et d’évacuer plus rapidement le pétrole vers l’Asie. Ainsi en 2015, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est de près de 2,3 milliards de dollars, contre seulement 12 millions de dollars en 1991.

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