Quel impact de la guerre en Ukraine pour l’économie israélienne ?

Israël n’échappe pas à la mondialisation économique. Ce qui veut dire que l’invasion russe en Ukraine aura aussi des effets sur son économie.

Les échanges commerciaux d’Israël avec la Russie et l’Ukraine vont évidemment être directement impactés.

La balance commerciale avec l’Ukraine représentait en 2020 un volume total de 800 millions de dollars, selon les chiffres du ministère israélien de l’Economie, dont plus des deux tiers sont des importations d’Ukraine.

Israël achète essentiellement des matières premières et des céréales. La dépendance est cependant difficile à chiffrer, mais entre un tiers et la moitié de la consommation de céréales pour l’alimentation humaine et pour le bétail viendrait d’Ukraine et de Russie, soit directement, soit par les achats sur les marchés internationaux. Israël dépend aussi de l’Ukraine pour une partie de ses matériaux de construction, dont il lui achète pour près de 200 millions de dollars par an.

Ce qui pourrait entrainer une pénurie dans ces deux secteurs, ou en tout cas une importante hausse des prix puisqu’il faudra trouver ce qui manque auprès d’autres fournisseurs, déjà sollicités par tous les pays dans la même situation. Le secteur du high-tech israélien pourrait aussi être touché, car il délocalise une partie de son activité en Ukraine, où le personnel qualifié revient moins cher et avec l’avantage d’être sur le même fuseau horaire.

Quant à la balance commerciale entre Israël et la Russie, elle est très supérieure, puisqu’elle tourne autour de 2 milliards et demi de dollars annuels. C’est principalement Israël qui importe de la Russie, pour plus d’un milliard et demi, dont un tiers de pétrole raffiné.

La hausse mondiale du prix du pétrole, amorcée avant même l’invasion russe en Ukraine, devrait encore alourdir la facture énergétique israélienne, en particulier pour le carburant, qui se répercutera sur l’ensemble des secteurs de l’économie. Et il reste encore à mesurer l’impact des sanctions internationales sur les échanges commerciaux, comme sur les places boursières et les investissements, considérant notamment l’implication et la présence des oligarques russes dans l’économie israélienne, que ce soit par exemple dans le high-tech ou dans l’immobilier.

Mais il y a quand même une bonne nouvelle pour Israël, qui est à rechercher du côté de ses ressources gazières. D’abord, sa production d’électricité ne dépend qu’à 20% des importations de charbon, tandis que les 80% restants proviennent donc du gaz et des énergies renouvelables.

Et puis Israël, tout comme ses voisins d’Egypte, de Chypre et même d’Arabie Saoudite pourraient devenir des fournisseurs alternatifs pour l’Europe, si elle devait se trouver privée du gaz russe. Mais avant de voir cette révolution se concrétiser, il faudra d’abord absorber la première vague de la crise russo-ukrainienne, qui va s’abattre sur l’économie mondiale et sur Israël.

Pascale Zonszain.

Radio J.

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