D’Israël. L’Europe cherche à diminuer sa dépendance au gaz russe.

Par |2022-03-16T06:59:24+01:0016 Mar 2022|Catégories : NEWS|

Alors que l’Union européenne cherche à diminuer sa dépendance au gaz russe, le projet de gazoduc Eastmed, qui devait relier les champs de gaz naturel offshore au large d’Israël et de Chypre à la Grèce et l’Europe, revient sur la table. Mais il reste compliqué à mettre en place.

L’invasion russe en Ukraine, contraignant l’Union européenne (UE) à revoir sa dépendance au gaz russe, pourrait relancer le plan du gazoduc Eastmed, qui doit relier les champs de gaz naturel offshore au large d’Israël et de Chypre au reste de l’Europe. C’est du moins le vœu le plus cher d’Athènes, qui a poussé, ces dernières années, ses partenaires égyptien, israélien et chypriote à créer une alliance centrée sur ce projet commun – mais aussi, sur la nécessité de faire bloc face à la Turquie. Et pour cause : la découverte d’hydrocarbures au large de Chypre s’est traduite par une course à l’exploitation gazière et pétrolière. Ankara a envoyé plusieurs fois des navires de forage dans la zone économique exclusive (ZEE) de Chypre. A l’été 2020, un bateau d’exploration sismique turc naviguant près de plusieurs îles grecques a créé un épisode de tensions inédit entre la Grèce et la Turquie.

 

Pour Thanassis Davakis, chef de la mission grecque à l’OTAN, « la crise ukrainienne nécessite de soutenir davantage l’exploitation des champs gaziers en Méditerranée orientale (…) et les grands projets régionaux comme le gazoduc Eastmed ». Dans le quotidien grec Kathimerini, Eran Lerman, vice-président de l’Institut de Jérusalem pour la stratégie et la sécurité soutient aussi que, « avec l’abandon du Nord Stream 2 et les relations avec la Russie susceptibles d’être perturbées pendant une très longue période, la question de la viabilité économique du gazoduc Eastmed pourrait de nouveau être posée ».

Diversifier les sources d’approvisionnement

Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, est plus prudent. « Nous examinerons toutes les routes gazières alternatives, y compris l’Eastmed », a-t-il déclaré, lors d’un débat au Parlement. « Mais le moyen pour s’approvisionner plus rapidement est actuellement de se tourner vers le gaz naturel liquéfié en provenance d’Egypte. » D’une longueur d’environ 2 000 kilomètres, l’Eastmed, dont une grande partie sera sous-marine, doit permettre de transporter entre 9 milliards et 11 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an depuis les réserves offshore au large de Chypre et d’Israël vers la Grèce, puis vers le reste de l’UE. Il faisait partie, depuis 2015, des projets d’intérêt commun européen dans le domaine de l’énergie, car permettant de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz. « Des études de faisabilité seront terminées fin 2022, nous aurons alors éclairci si ce projet est viable et s’il peut avancer », a précisé au Cyprus Times la ministre de l’énergie chypriote, Natasa Pilides, le 7 mars.

Le Monde.
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