Des dizaines de réfugiés ukrainiens ont attendu des heures pour être interrogés à l’aéroport Ben Gurion la nuit dernière. Des images montrent de jeunes enfants dormant sur le sol et sur le tapis à bagages, ainsi qu’une femme âgée prise en charge après s’être apparemment évanouie.
La ministre de l’Immigration, Pnina Tamano-Shata, a déclaré que la situation était inacceptable.
« Je recommande que la ministre de l’Intérieur [Ayelet Shaked] exige des réponses et dirige ses équipes, les renforce… afin qu’il y ait de la nourriture, de l’eau, des couches, tout ce dont ils ont besoin », dit-elle. « C’est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter », a-t-elle ajouté. (Times).
LE PLUS. A Nof Hagalil, dans le nord d’Israël, le maire Ronen Plot multiplie les appels téléphoniques, pendant que des bénévoles organisent l’aide humanitaire destinée aux nombreux réfugiés ukrainiens d’origine juive attendus dans cette ville à majorité russophone.
Les autorités israéliennes estiment à environ 100.000 le nombre d’immigrants Juifs qui pourraient venir d’Ukraine et de Russie en raison du conflit.
Quelques jours après l’invasion russe lancée le 24 février, Ronen Plot a invité les Ukrainiens d’origine juive voulant quitter leur pays en guerre à venir s’installer à Nof Hagalil, dont les habitants sont appelés à faire des dons.
« S’il venait à avoir une grande vague d’immigration, nous serions heureux de prendre part à l’effort israélien », a écrit sur Facebook M. Plot, 67 ans, arrivé en Israël à 18 ans en provenance de Moldavie.
« Nof Hagalil s’est construite sur l’immigration. Nous absorberons autant de gens que possible », explique-t-il à l’AFP.
Nof Hagalil a été fondée dans les années 1950. Aujourd’hui, plus de la moitié des 50.000 habitants de Nof Hagalil parlent russe, étant originaires de l’ex-Union soviétique, et les noms des rues sont retranscrits en cyrillique.
M. Plot dit avoir dénombré 600 chambres d’hôtel et 300 appartements vacants qui pourront accueillir des Ukrainiens, « éreintés, qui ont enduré une grande misère ».
L’Etat hébreu ne s’est pas joint au concert des condamnations internationales de l’invasion russe, soulignant les liens solides qui l’unissent tant avec Moscou qu’avec Kiev.
Le Premier ministre Naftali Bennett a toutefois considéré comme un « devoir moral de tout tenter » pour mettre fin au conflit, après s’être rendu à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine et s’être entretenu au téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.