La ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, a présenté ce soir (mardi) la nouvelle politique adoptée par l’Etat d’Israël concernant l’accueil des réfugiés ukrainiens non éligibles à la loi du Retour.

En début de semaine, la ministre avait exprimé son inquiétude face aux chiffres, puisque 90% des réfugiés arrivés en Israël jusqu’à cette date n’étaient pas bénéficiaires de la loi du Retour. Elle a estimé que l’on ne pouvait pas continuer à ce rythme.

Le nouveau protocole d’accueil présenté ce soir comprend tout d’abord l’annulation de la caution de 10000 shekels demandés aux proches des réfugiés afin de s’assurer qu’ils quitteraient bien le pays à la fin de la guerre.
Au lieu de cela, l’Etat fera signer un engagement dans ce sens à l’arrivée sur le territoire. Les réfugiés recevront ensuite un visa de touriste de trois mois.

Par ailleurs, un quota de 5000 réfugiés a été fixé. Sachant que déjà 3500 sont arrivés depuis le début des hostilités, cela signifie que l’Etat d’Israël s’engage à recevoir tout au plus encore 1500 Ukrainiens non éligibles à la loi du Retour.

Pour les militants en faveur de l’accueil des réfugiés, cette politique d’accueil est de la poudre aux yeux. Ils estiment que d’ici samedi soir, date à laquelle elle entrera en vigueur, le quota aura déjà été atteint.  »Il aurait mieux valu garder la caution de 10000 shekels, parce que là, d’ici quelques jours les Ukrainiens ne pourront même plus se réfugier chez leur proche famille en Israël. Je ne veux pas dire que nous devons accepter tout le monde, mais nous aurions pu faire preuve de plus de générosité », s’est ainsi plaint Me Yadin Ilam, spécialiste du droit de l’immigration.

Il faut ajouter à cela les 20000 Ukrainiens qui étaient déjà clandestinement sur le sol israélien avant le début de la guerre et que l’Etat s’engage à ne pas renvoyer de force jusqu’à ce que la situation se soit calmée.

Les bénéficiaires de la loi du Retour devraient être environ 100000.

Lors de la conférence de presse, un journaliste de Makor Rishon a interrogé la ministre sur les sanctions envisagées si l’un de ces réfugiés refusaient de quitter le pays à la fin de la guerre. Shaked est restée vague, émettant le voeu que chacun prenne ses responsabilités et respectent ses engagements.

Le Likoud, par la voix de Yariv Levin, a exprimé son inquiétude face à la politique migratoire de Shaked :  »La ministre de l’Intérieur a, ce soir, fait sauter les frontières du pays. Elle fait entrer un nombre important d’immigrés, qui dépasse de loin le nombre d’immigrés arrivés en Israël pendant la guerre au Soudan, lorsqu’elle disait qu’il fallait leur interdire l’entrée sur le territoire ».

 

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