La Banque d’Israël a annoncé lundi qu’elle commencerait bientôt à relever graduellement son taux d’intérêt, même si elle le conserve pour le moment au niveau historiquement bas de 0,1%, une décision prise au cours de sa 15e réunion de politique monétaire consécutive.
La Banque centrale a cité les performances économiques fortes du pays dans un contexte de pandémie de COVID-19, disant que les indicateurs laissent penser à « une continuation d’activités fortes ». La Banque a aussi cité le taux de l’inflation qui a franchi la limite qui avait été fixée depuis la dernière réunion qui avait été organisée au début du mois de janvier, ainsi que les prix à la consommation et les prix du logement qui connaissent une hausse.
« Dans les prochains mois, la situation permettra de lancer un processus graduel d’augmentation du taux d’intérêt conformément au rythme de l’inflation et aux trajectoires prises par la croissance et par l’emploi », a fait savoir la Banque d’Israël dans un communiqué, lundi.
Cette annonce traduit un changement de la politique qui a prévalu au cours des deux dernières années. La commission de politique monétaire de la Banque centrale avait abaissé le taux d’intérêt en le faisant passer de 0,25 % à 0,1 % au début de la crise sanitaire mondiale, et les chiffres n’ont pas changé depuis.
La Banque a noté qu’un taux d’intérêt plus élevé « continuera à soutenir la réalisation des objectifs définis en matière de politique monétaire et… garantira le bon fonctionnement en continu des marchés financiers ».
L’inflation, au sein de l’État juif, a grimpé à 3,1 % au mois de janvier – soit légèrement au-dessus du plafond le plus élevé fixé par la Banque, à 3 %. Le shekel s’est aussi affaibli face au dollar de 3,3 % et il est actuellement à un taux de conversion de 3,22.
La Banque a ajouté que les activités économiques « se poursuivent dans la majorité des secteurs » et elle a cité le rapport récemment émis par le Bureau central des statistiques qui avait déterminé que l’économie israélienne avait connu une croissance de 8,1 % en 2021, surpassant les prévisions antérieures et marquant le taux de croissance le plus élevé à avoir été enregistré en Israël depuis 21 ans.
Selon les données du Bureau des statistiques, le troisième trimestre fiscal de l’année 2021 a connu une croissance vertigineuse de 16,6 % en termes de PIB, amenant la moyenne annuelle à 8,1 % – le pourcentage le plus élevé depuis l’an 2000 où le taux de croissance avait été de 8,4 %.
Selon les estimations de la Banque d’Israël, la croissance du PIB devrait être de 5,5 % en 2022 et de 5 % en 2021.
Les données indiquent que l’indice des prix à la consommation – qui mesure le prix d’un panier moyen de produits de consommation – s’est élevé de 0,2 % au mois de janvier et de 3,1 % l’année dernière.
L’augmentation des prix sur le marché de l’immobilier est bien plus spectaculaire, à 11,3 % sur douze mois.
Par ailleurs, les chiffres concernant le marché de l’emploi et le chômage « ne sont plus très loin du niveau d’avant la crise », a noté la Banque centrale lundi, qui remarque toutefois une baisse de la participation de la main-d’œuvre « en raison du nombre élevé d’employés placés à l’isolement » en raison de la vague Omicron.
« Le nombre moyen de travailleurs absents de leur lieu de travail pendant une semaine entière, au mois de janvier, a été 70 000 fois plus élevé que la moyenne enregistrée en décembre », a noté la Banque.
Le taux de chômage au sens large a baissé de 5,6 % au mois de janvier.
La Banque d’Israël a déclaré que même si l’impact de la vague Omicron sur l’économie mondiale a été relativement modéré, le risque présenté par de nouvelles vagues reste présent, entraînant « une incertitude continue concernant l’intensité attendue des activités économiques ».
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