Sur Radio J (94.8FM) à 14h45. Tower Semiconductor était au bord de la faillite il y a quelques années. Personne ne pensait qu’un jour cette firme israélienne allait être rachetée par le géant mondial Intel. Le plus incroyable dans ce dossier de ce rachat est le fait que tout a démarré par un pari fou : créer à Migdal Haemek (115 km de Tel-Aviv) une usine de semi-conducteurs. Très peu de gens y croyait.
INTEL. Intel est une entreprise américaine fondée le par Gordon Moore, Robert Noyce et Andrew Grove. Elle est le second fabricant mondial de semi-conducteurs après Samsung si on se fonde sur le chiffre d’affaires. Elle fabrique des microprocesseurs — c’est d’ailleurs elle qui a créé le premier microprocesseur x86 —, des cartes mères, des mémoires flash et des processeurs graphiques notamment.
Intel est cotée au Nasdaq sous le sigle INTC. Sa capitalisation boursière s’élève à 254,88 milliards de dollars avec pour principal concurrent Advanced Micro Devices (AMD). À compter de février 2021, l’entreprise est dirigée par Pat Gelsinger, jusqu’alors PDG de VMWare.
ISRAËL. Intel compte au total 14.000 salariés en Israël : 7.000 développeurs, 4.900 travailleurs de la production et 2.100 employés à Mobileye, Moovit et Habana Labs, que l’entreprise a acquis.
La société possède actuellement trois grands centres de développement situés à Haïfa, Petah Tikva et Jérusalem, et une usine de fabrication de puces à Kiryat Gat.
En 2022, Intel est dans une période d’investissements sans précédent dans son histoire, afin de devenir le champion occidental des semi-conducteurs. Il est, plus que jamais, le premier employeur privé d’Israël.
Intel Corporation est très active en Israël et n’arrête pas sa stratégie de rachats de firmes israéliennes. Pour $100 Millions, Screenovate (Tel-Aviv) rachetée par le Groupe Intel l’an dernier.
Dans sa dernière tournée à l’étranger, le PDG d’Intel, Pat Gelsinger, avait annoncé une série d’investissements notamment en Israël, où il est déjà très implanté.
Intel Corporation a annoncé récemment la nomination de 10 cadres israéliens à des postes de direction au niveau mondial pour diriger les opérations stratégiques et l’ingénierie depuis Israël : « Les nominations sont une source de fierté pour Israël … Nous continuerons la promotion des dirigeants d’Intel Israël ».
TOWER. Afin d’étoffer son offre de production de semi-conducteurs dans le cadre de son programme de fonderie ouverte à des tiers (Intel Foundry Services, IFS), Intel vient de boucler le rachat du fondeur israélien Tower pour 5,4 milliards de dollars. Issu de la fusion de deux entités – Tower et Jazz – cette entreprise, qui a des sites de production aussi bien en Israël, qu’aux Etats-Unis ou encore au Japon (jadis en partenariat avec Panasonic), est un pure player de la production de composants.
Avec cette acquisition, Intel élargit non seulement son portfolio technologique. mais il met surtout la main sur un savoir-faire qu’il ne possède pas : savoir produire des puces avec, et pour les autres.
Tower basée à Migdal Haemek apporte à Intel moins ses usines – qui sont cependant une belle prise de guerre en cette période de pénurie de sites de production – que des équipes capables de parler et de satisfaire des clients.
Migdal HaEmek est une ville du district nord d’Israël dans la vallée de Jezreel. Fondée en 1950, en 2007, elle compte une population de 24 800 habitants.
Russell Ellwanger, un juif américain qui est venu vivre en Israël a été durant des années le CEO de Tower.
REUTERS.
Tower Semiconductor a annoncé jeudi une hausse plus importante que prévu de son bénéfice trimestriel, quelques jours après qu’Intel Corp ait annoncé son intention d’acheter le fabricant de puces israélien.
La société, précédemment appelée TowerJazz, a réalisé un bénéfice dilué par action de 55 cents, hors éléments exceptionnels, au quatrième trimestre, contre 34 cents un an plus tôt. Le chiffre d’affaires a augmenté de 19 % pour atteindre 412 millions de dollars, avec une croissance organique de 28 %.
Les fabricants de puces électroniques constatent une hausse de la demande, les économies se remettant plus rapidement que prévu de la pandémie, certains secteurs, comme l’automobile, faisant état de pénuries.
Selon les données I/B/E/S de Refinitiv, Tower devrait obtenir un BPA de 46 cents pour un chiffre d’affaires de 425 millions de dollars.
Pour l’ensemble de l’année 2021, Tower a gagné 1,37 dollar ajusté par action diluée, contre 76 cents en 2020. Le chiffre d’affaires a augmenté de 19% pour atteindre 1,51 milliard de dollars. Les analystes avaient prévu un BPA ex-offs de 1,53 dollar pour un chiffre d’affaires de 1,51 milliard de dollars.
Tower, qui est spécialisée dans les puces analogiques utilisées dans les voitures, les capteurs médicaux et la gestion de l’énergie, a déclaré qu’elle investirait dans des équipements sur ses sites de fabrication en Israël, au Texas et au Japon afin d’augmenter sa capacité de production de puces de 200 et 300 millimètres.
Mardi, Intel a déclaré qu’il rachèterait Tower pour 53 dollars par action, soit 5,4 milliards de dollars, afin de lui donner accès à une production plus spécialisée et de se positionner pour tirer parti de l’envolée de la demande de semi-conducteurs.
Tower publie habituellement des perspectives trimestrielles, mais elle a déclaré qu’elle ne le ferait pas en raison de l’accord, qui devrait être conclu dans environ 12 mois. Les actions de Tower ont augmenté de plus de 40 % depuis l’annonce d’Intel.
LE PLUS.
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Who needs a small semiconductor factory in Israel that tries to compete with the cluster of giant factories in the East – and one based in Migdal Haemek of all places?
That was the mood twenty years ago, when the Israel Corporation decided to set up Tower Semiconductor’s (TSEM) plant, with an investment of more than $1 billion, a sum that was truly unprecedented at the time. This decision came after National Semiconductor, which set up the first chip manufacturing plant in Migdal Haemek in the 1970s, nearly closed it in the mid-1990s. The Israel Corporation, then still led by brothers Sammy and Yuli Ofer, made the first investment and saved it from closure, but neither of the two factories really reached any great success.
In the first years, which were years full of investments on the one hand and loans on the other, he mostly grit his teeth. When it seemed as if in just another moment Tower was about to take off, the financial crisis of 2008 hit and turned everything upside down. It was only in 2010 that Tower got back on the right track, led by Ellwanger, that has now brought it to be acquired by Intel (INTC) for $5.4 billion.
Tower is one of the oldest companies in the technology sector in Israel, and far from being the most glamorous of them, and being far from what is known as the technological « ecosystem », plus its chips are not even manufactured with the latest technologies, but it is now reaping the fruits of the perfect chaos in the chip market.
There, for more than a year, Intel has been looking for ways to deal with soaring demand for processors for almost all of its areas of activity, on the one hand, and with supply chain disruptions and logistics bottlenecks on the other.
2021 could have been an amazing year for Intel, but logistical constraints and delays in moving to the production of the most advanced chips, that created a competitive gap with the competition, led to its revenue being stagnant last year. The current year’s forecast also does not talk about meteoric growth but mainly about continuing to face the fast Chinese competitors who are now ahead of the company whose name was once synonymous with the most up-to-date chips.
The acquisition of Tower is another significant move in the new strategy announced by Pat Gelsinger, Intel’s relatively new CEO who took office less than a year ago, of focusing on Intel’s traditional chipset.
In this context, several activities that are not defined as « core businesses » in Israel have already been closed, and at the same time, Intel has announced huge investments of $100 billion in the establishment of new plants.
Tower will provide Intel with more significant production capacity and strengthen its position in some of the markets in which it is less active today.