Lauxera Capital Partners annonce ce mardi 8 février avoir bouclé son premier fonds dédié à la santé à plus de 260 millions d’euros. Lauxera Growth I avait réalisé un premier closing en janvier 2021 de près de 100 millions d’euros. Autour de la table, on trouve Bpifrance, Covea, Candriam, la Caisse des dépôts, des family offices européens tels que Tethys, Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP), la Financière Dassault ou encore Italmobiliare.

Faire émerger des champions.
« La raison d’être de Lauxera Capital est de faire émerger des champions français et européens pour être au même niveau que les Etats-Unis« , a déclaré Pierre Moustial, président fondateur du fonds, lors de la conférence de presse de l’annonce du closing final. Lauxera Growth I intervient pour accélérer le développement commercial des jeunes pousses spécialisées dans la santé, ou healthtech, à l’international et en particulier sur le marché nord-américain avec l’appui d’un second bureau à San Francisco. Son premier bureau étant à Paris.

Le fonds Lauxera Growth I a obtenu le label « Plan de financement de la Tech » du gouvernement français dans le cadre de la charte d’engagements des investisseurs institutionnels pour le financement des entreprises technologiques. Philippe Tibi, président du comité exécutif du plan au sein du ministère de l’Economie, s’est facilité de ce closing final et des ambitions du fonds. « Notre initiative a deux objectifs stratégiques : renforcer significativement l’écosystème humain de la technologie en France et accroître les moyens de fonds d’investissement ‘growth/late-stage’ ambitieux dans leurs domaines d’excellence, y compris en ce qui concerne les ‘first time funds' », a-t-il exposé.

Conquérir le marché américain, terre des healthtech
« Ce n’est pas possible d’être champion du monde sans être sur le marché américain« , d’après Pierre Moustial. Il rappelle que le nombre de healthtech qui ont dépassé le milliard de dollars de chiffre d’affaires aux Etats-Unis est de 134, elles sont 34 en Europe et seulement deux en France. Pourtant, l’Europe est une terre d’innovation. « L’Europe innove deux fois plus que les Etats-Unis dans la healthtech par million d’habitants. Pourtant, les sociétés obtiennent neuf fois moins d’investissements« , a-t-il ajouté.

Le fonds investit des montants pouvant atteindre 20 à 40 millions d’euros par société et au-delà avec le soutien des investisseurs. Il agit en tant que « lead » ou « co-lead« . Lors de ses derniers tours de tables, il a ainsi su convaincre d’autres investisseurs tels que le fonds européen d’investissement (FEI), le fonds d’accélération Biotech Santé (FABS) géré par le compte de l’Etat par Bpifrance, les assureurs Matmut et Harmonie Mutuelle ou encore Swen Capital Partners.

Cinq sociétés dans le portfolio, dont deux tricolores
« Au cours de l’année passée, nous avons investi près de 25% de la taille finale du fonds dans cinq sociétés, en y jouant des rôles actifs de gouvernance et de conseil dans le but d’accélérer leur croissance« , a détaillé le président fondateur. Son portfolio est composé de l’entreprise danoise Reapplix spécialisée dans le traitement biologique et la prise en charge des ulcères du pied diabétique, Caresyntax, une société allemande d’analyse de données de santé, ainsi que le Néerlandais Lumicks spécialiste des interactions moléculaires.

Le fonds franco-américain a également investi dans deux jeunes pousses tricolores : Groupe PSIH et Lifen. Ce sont des éditeurs de logiciels de santé dédiés aux établissements médicaux. Lifen, qui a récemment levé 50 millions d’euros, a ainsi développé une plateforme qui permet aux professionnels de santé d’envoyer leurs documents médicaux à tous leurs correspondants (confrères, patients et établissements).

Par choix, Lauxera Capital n’investit pas dans les entreprises spécialisées dans les biotechnologies, appelées biotech. Car il ne finance pas de « risque clinique ou réglementaire« . « Nous intervenons lorsque l’entreprise fait 4-5 millions d’euros de chiffre d’affaires et doit passer à une étape très compliquée. Ayant beaucoup de pertes, elle ne trouve pas de financements. Nous voulons les faire passer à 30-50 millions de chiffre d’affaires pour qu’elles puisent ensuite faciliter retrouver des financements », a expliqué Pierre Moustial.

Une transformation de la gestion de la santé
Investir dans la santé est un choix stratégique. « Nos systèmes de santé n’ont pas d’autre choix que de se transformer, a déclaré le président fondateur. La solution va en partie venir des technologies médicales. » Il cite comme exemple la transformation du parcours patient avec le télésuivi grâce auquel « les patients passeront de moins en moins de temps à l’hôpital » permettant ainsi de réduire certains postes de dépenses publiques.

En 2022, Lauxera Capital ambitionne d’injecter 100 millions d’euros dans 3 à 6 entreprises, 80% en Europe et 20% aux Etats-Unis et en Israël. www.usine-digitale.fr/

 

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