Mardi dernier, à l’Elysée, le chef de l’Etat français a annoncé le doublement des fonds destinés à soutenir les écoles chrétiennes au Moyen-Orient. « Soutenir les chrétiens d’Orient est […] une mission historique », a dit le président. Elle « répond à la nécessité de ne jamais abandonner le combat pour la culture, l’éducation, le dialogue dans cette région troublée », a résumé le chef de l’Etat devant 150 invités à l’Elysée. « Cette mission ne doit jamais nous diviser, mais nous unir », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a indiqué que l’Etat et l’OEuvre d’Orient allaient doubler ensemble – en la portant à 4 millions – leur contribution au fonds pour les écoles d’Orient, en appelant les entreprises, les collectivités et les fondations à les rejoindre. Ce fonds, créé en janvier 2020, a soutenu en 2021 174 écoles, dont 129 au Liban, 16 en Egypte, 7 en Israël, 13 dans les Territoires palestiniens et trois en Jordanie.
Au Liban, gérer « une école tient aujourd’hui du miracle » en raison de « l’extrême gravité de la crise qui s’est abattue » sur le pays, a témoigné Soeur Mariam An-Nour, directrice du collège Saint Joseph de Beyrouth.
Ces dernières semaines, le sort des chrétiens d’Orient a été mis en avant par plusieurs candidats à la présidentielle, notamment de droite et d’extrême droite.
« La question des chrétiens d’Orient est au coeur de mon engagement », a ainsi déclaré la candidate LR Valérie Pécresse à l’occasion d’un voyage en Arménie. « Je ne voudrais pas qu’on subisse le même sort que les chrétiens d’Orient », a pour sa part affirmé le président par intérim du RN Jordan Bardella tandis qu’Eric Zemmour, qui s’est également rendu en Arménie, insistait sur la nécessité de défendre la civilisation occidentale en soulignant que le monde chrétien ne devait « jamais refuser de faire (la guerre) quand il est attaqué » .
Au cours de la cérémonie, la nouvelle présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, a annoncé l’ouverture d’un 9e département du musée consacré aux arts de Byzance et des chrétientés d’Orient, qui accueillera les visiteurs à partir de début 2025. Il regroupera quelque 12.000 oeuvres, « parmi les plus remarquables au monde », a-t-elle précisé.
Emmanuel Macron par ailleurs a annoncé que la France allait renouveler sa contribution de 30 millions de dollars à l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph). Celle-ci a été créée en 2017 avec les Emirats arabes unis. Elle soutient 150 lieux culturels endommagés ou menacés par les conflits en Syrie, Irak ou Afghanistan ou par l’explosion du port de Beyrouth en 2020.
Ensuite, le chef de l’Etat a ensuite remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’OEuvre d’Orient depuis 2010.
Enracinés au Moyen-Orient depuis les débuts du christianisme, les chrétiens de cette région ont vu leurs effectifs baisser de 20 % avant la Première Guerre mondiale, à 4 % aujourd’hui, selon le Vatican. Soit quelque 15 millions de personnes.
Source : France 24