A l’heure du bilan de 2021, voilà brièvement les principaux changements en cours de réalisation dans la société israélienne et la vie politique du pays.

1. La bonne gouvernance a remplacé les décisions centralisées et autoritaires.

La coalition dirigée par Naftali Bennett a inauguré un nouveau mode de direction basé sur la transparence dans les décisions gouvernementales, une action publique proche de l’intérêt général et un retour à la normalité institutionnelle.

2. Les Arabes israéliens.

Après des décennies de participation au gouvernement et la détention de postes clé à la Knesset, les partis ultraorthodoxes siègent dans l’opposition. Le soutien du parti islamiste Raam à l’actuelle coalition facilitera l’intégration des Arabes israéliens à la société civile et permettra au secteur arabe de rattraper son retard dans les dotations publiques d’investissements.

3. Le budget voté pour 2022 a remplacé deux années d’improvisation budgétaire.

L’Etat s’est enfin doté d’un budget qui sort le pays d’une longue paralysie budgétaire et qui permet au gouvernement de reprendre le rythme normal de ses activités. Un autre signe que la bonne gouvernance est de retour à Jérusalem.

4. Le silence médiatique a remplacé les déclarations tumultueuses à la presse.

Les ministres de la coalition Bennett travaillent en silence, évitant les déclarations grandiloquentes et les conférences de presse intempestives.

5. La transition énergétique a remplacé la crise environnementale.

Israël va se concentrer sur les énergies renouvelables ; l’exploration du gaz naturel en mer Méditerranée va être ralentie alors des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre seront mises en place.

La lutte contre le réchauffement climatique est devenue une priorité nationale, le gouvernement s’engageant à faciliter les investissements dans les énergies vertes.

6. Le dialogue avec les Palestiniens.

Le contact avec l’Autorité palestinienne reprend : après onze années d’interruption, des rencontres de haut niveau ont lieu entre officiels israéliens et palestiniens.

7. La coopération régionale a remplacé la paix froide.

Le gouvernement Bennett a relancé très rapidement la coopération bilatérale avec les deux principaux voisins d’Israël, l’Egypte et la Jordanie.

Durant l’été 2021, le Premier ministre israélien s’est entretenu avec le souverain hachémite puis avec le président égyptien, après une rupture des relations qui a duré près d’une décennie ; un nouvel accord dans le domaine de l’eau a été notamment signé avec la Jordanie.

8. Joe Biden a remplacé Donald Trump.

Le Premier ministre Bennett, qui a rencontré le président Biden en août 2021 à Washington, entend insuffler un nouvel esprit de coopération entre les deux pays.

Si les désaccords subsistent sur de nombreux dossiers des relations israélo-américaines (comme le nucléaire iranien), le dialogue entre des représentants d’Israël et du Parti démocrate (délaissé ces dernières années) va reprendre et s’améliorer.

9. Raanana a remplacé Balfour.

Naftali Bennett a annoncé son intention de s’installer seul à la résidence officielle à Jérusalem – transfert retardé à 2022 en raison de travaux de rénovation entrepris dans la résidence après le départ de la famille Netanyahou.

Sa femme et leurs quatre enfants resteront à leur domicile privé de Raanana, non loin de Tel Aviv, préférant leurs habitudes quotidiennes à la vie de la rue Balfour.

10. Guilat a remplacé Sarah.

Gilat Bennett a remplacé Sarah Netanyahou. La controverse soulevée par ses vacances à l’étranger ne doit pas cacher que Guilat n’est pas Sarah ; elle voyage à ses frais.

En 2021, Israël est bien entré dans une ère de changements profonds : après douze années consécutives de gouvernements Netanyahou, l’accession au pouvoir d’une nouvelle coalition a redonné l’espoir à de nombreux Israéliens.

à propos de l’auteur
Jacques Bendelac est économiste et chercheur en sciences sociales à Jérusalem où il est installé depuis 1983. Il possède un doctorat en sciences économiques de l’Université de Paris. Il a enseigné l’économie à l’Institut supérieur de Technologie de Jérusalem de 1994 à 1998 et à l’Université Hébraïque de Jérusalem de 2002 à 2005. Aujourd’hui, il enseigne l’économie d’Israël au Collège universitaire de Netanya. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles consacrés à Israël et aux relations israélo-palestiniennes. Il est notamment l’auteur de « Les Arabes d’Israël » (Autrement, 2008), « Israël-Palestine : demain, deux Etats partenaires ? » (Armand Colin, 2012), « Les Israéliens, hypercréatifs ! » (avec Mati Ben-Avraham, Ateliers Henry Dougier, 2015) et « Israël, mode d’emploi » (Editions Plein Jour, 2018). Régulièrement, il commente l’actualité économique au Proche-Orient dans les médias français et israéliens.
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