Une nouvelle technologie développée sous la direction du Prof. Noam Shomron de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, en collaboration avec le Dr. Ahuva Weiss Melik du Centre d’IA de l’hôpital Ichilov I-Medata, utilise l’intelligence artificielle (IA) pour identifier les patients à risque de maladie grave en raison d’infections sanguines. Selon Ramot, la société de transfert de technologie de l’Université, il s’agit d’une technologie innovante susceptible d’apporter un changement significatif dans l’identification précoce des patients à risque et d’aider les hôpitaux à réduire leurs coûts.
Les résultats de l’étude, à laquelle ont participé les doctorants Yazeed Zoabi et Dan Lahav du laboratoire du Prof. Shomron, ainsi que le Prof. Amos Adler et le Dr. Orli Kehat de la Faculté de médecine, ont été publiés dans la revue Scientific Reports.
Une précision de 82%
Les infections sanguines sont l’une des principales causes de morbidité et de mortalité dans le monde. En effet, si notre système sanguin est la plupart du temps stérile, une infection par une bactérie ou un champignon peut survenir au cours d’une intervention chirurgicale ou à la suite de la complication d’autres infections, telles qu’une pneumonie ou une méningite. La réaction immunologique du corps à l’infection peut provoquer une septicémie (septis) ou infection généralisée, ou d’autres conditions médicales dangereuses avec des taux de mortalité élevés. il est donc très important d’identifier les facteurs de risque de développer une maladie grave au stade précoce de l’infection.
Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont développé un programme d’IA entraîné pour étudier les dossiers médicaux électroniques d’environ 8 000 patients de l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv présentant des infections sanguines. Ces dossiers comprenaient des données démographiques, des résultats de tests sanguins, des antécédents médicaux et des diagnostics. Après avoir étudié les données et les antécédents médicaux de chaque patient, le programme a été capable d’identifier automatiquement les facteurs de risque des dossiers médicaux avec une précision de 82 %. Selon les chercheurs, ce modèle pourrait même servir à l’avenir de système d’alerte précoce pour les médecins, en leur permettant de catégoriser les patients en fonction de leur risque de développer une maladie grave.
«Nous avons travaillé avec les dossiers médicaux d’environ 8 000 patients de l’hôpital Ichilov atteints d’infections du sang entre les années 2014 et 2020, pendant leur hospitalisation et jusqu’à 30 jours après, que le patient soit décédé ou non», explique le Prof. Noam Shomron. « Nous avons traité ces dossiers médicaux au moyen d’un logiciel basé sur l’intelligence artificielle, dans le but de vérifier s’il était possible d’identifier des types d’informations dans les fichiers permettant de prédire automatiquement quels patients développeraient une maladie grave à la suite de l’infection, ou même en décèderaient.
Une coopération efficace entre les chercheurs et les hôpitaux
À la satisfaction des chercheurs, le programme d’IA mis au point a atteint un niveau de précision de 82% dans la prédiction de l’évolution de la maladie, même en ignorant des facteurs tels que l’âge des patients et le nombre d’hospitalisations qu’ils avaient subies. Une fois les données du patient saisies, l’algorithme a su prédire l’évolution de la maladie, ce qui suggère qu’à l’avenir, il sera possible de classer les patients en fonction du danger pour leur santé, à l’avance.
« Grâce à l’intelligence artificielle, l’algorithme a pu découvrir des schémas qui nous ont surpris, des paramètres dans le sang que nous n’avions même pas pensé à prendre en compte », explique le Prof. Shomron. «Nous travaillons maintenant avec le personnel médical pour comprendre comment ces informations peuvent être utilisées pour catégoriser les patients en fonction de la gravité de leur infection. Notre logiciel peut être utilisé pour aider les médecins à détecter les patients les plus à risque ».
Depuis le succès de l’étude, Ramot, la société de transfert de technologie de l’Université de Tel-Aviv, travaille au dépôt d’un brevet mondial pour cette technologie révolutionnaire. « Ramot croit en la capacité de cette technologie innovante pour apporter un changement significatif dans l’identification précoce des patients à risque et aider les hôpitaux à réduire leurs coûts », a déclaré Keren Primor Cohen, PDG de Ramot. « Il s’agit d’un exemple de coopération efficace entre les chercheurs de l’université et les hôpitaux, qui améliore la qualité des soins médicaux en Israël et dans le monde ».