Par Katharina Höftmann. Israël vient de refermer ses frontières. Suite à l’apparition en Afrique du Sud du nouveau variant Omicron, le gouvernement israélien a décidé d’interdire de nouveau l’entrée sur son territoire aux étrangers, à l’exception des membres de la famille au premier degré désireux de venir pour un mariage ou pour une bar-/batmitzvah.
Sur la page Facebook du groupe « Reunite Olim With Their Families » (réunir les olim avec leur famille), les commentaires, parfois désespérés, se multiplient : « Mon père est en train de mourir (…) J’ai pris un ticket pour partir cette nuit, mais je n’ai pas de passe sanitaire.
J’essaie d’obtenir une autorisation exceptionnelle. Quelqu’un peut-il m’aider ? Ou encore : J’ai accouché il y a deux jours, à la 38ème semaine de grossesse, d’un enfant mort-né.
L’enterrement est prévu dimanche ou lundi. Mon père, qui a reçu les trois injections, et ma sœur ne sont pas Israéliens et devaient arriver le 3 décembre (…). Je n’ai aucune famille ici et j’ai deux enfants en bas-âge à la maison. Je suis au bout du rouleau et j’ai besoin de mon père et de ma sœur. Aidez-moi s’il-vous-plaît ».
Quand Israël ferme du jour au lendemain ses portes, il arrive souvent qu’ils ne récupèrent pas leur argent ou alors ils doivent changer leur billet ce qui entraîne des frais élevés. Mais changer le billet pour quelle date ? Pour l’instant, les frontières sont fermées pour les deux semaines à venir.
Pour de nombreux Israéliens dont la famille vit à l’étranger, la situation est désespérante. Cela fait une éternité qu’ils attendent d’avoir enfin la visite de leurs proches ! Et ne parlons pas du tourisme.
Le secteur commençait tout juste à se redresser quelque peu et voilà que le pays est de nouveau fermé aux Européens et aux Américains nombreux, normalement, à venir en Terre Sainte avant et pendant Noël. Il n’est pas question ici de débattre du bien-fondé ou non des décisions prises, d’autant qu’il est difficile d’avoir un avis réellement fondé. Ce qui rend cette pandémie si insupportable est la versatilité de la situation avec ses quelques avancées et ses innombrables reculs, et le sempiternel mantra : « cela n’arrivera pas, ce serait dingue » et patatras, cela arrive quand même.
Cette semaine, les Juifs célèbrent la fête des lumières, Hanoucca. Lors de la reconsécration du Second Temple, les Maccabées ne trouvèrent qu’un petit pot d’huile, tout juste suffisant pour allumer la ménorah pendant une journée. Mais miraculeusement, l’huile dura huit jours et la ménorah put rester allumée le temps pour les Maccabées de disposer d’une nouvelle huile.
Les fêtes juives commémorent toutes plus ou moins la survie du peuple juif, mais Hanoucca, avec cette idée « de la lumière chassant les ténèbres et la noirceur des pensées » est d’une certaine façon à part.
Elle symbolise l’espoir d’un miracle et la foi dans l’union. L’une des plus populaires chansons de Hanoucca dit d’ailleurs : « Chacun de nous est une petite lumière mais tous ensemble nous sommes une flamme éternelle ».
Cette union est précisément ce qui manque aux gens en ces temps de pandémie. Nous ne devrions pas, pour autant, perdre l’espoir qu’un miracle se produise.
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