BIENTÔT NOËL. Alors qu’il était impensable, il y a encore quelques dizaines d’années, de fêter Noël dans l’Etat juif, le petit commerce et la gastronomie ont découvert le potentiel de cet événement et on trouve maintenant dans les boutiques et les restaurants de plus en plus de décorations à la fois pour ’Hanoucca et pour Noël, par exemple des guirlandes de lumière ou des arbres décorés.
On aurait pu penser que fêter Noël dans le pays qui a vu naître Jésus est une évidence, or le fait est qu’en Israël on doit chercher Noël comme l’aiguille dans la fameuse botte de foin (de la crèche bien sûr). Pour peu qu’on ne soit pas dans des villes également imprégnées de culture chrétienne comme Nazareth, Jaffa ou Jérusalem, on pourrait passer complètement à côté de cette fête de l’amour qui implique, dans des pays comme l’Allemagne ou la Suisse, des jours et des jours de préparation fébrile et d’agitation.
De nombreux Israéliens apprécient, certes, les marchés de Noël à l’étranger mais ils ont du mal à se faire une idée précise de cette fête chrétienne dans leur propre pays. „J’aimerais bien fêter Noël avec la famille israélienne de mon mari, mais ils n’apprécient pas vraiment“ explique Haike Winter qui vit en Israël depuis 1997 et habite avec son mari et son fils de six ans dans un kibboutz au nord du pays.
Pour son fils Sinaï notamment, les chaussettes de Noël et les cadeaux font partie de la tradition. Et même si Haike Winter se languit parfois de l’ambiance particulière qui règne en cette période en Allemagne d’où elle est originaire, elle apprécie le fait qu’en Terre Sainte tout ne tourne pas autour des achats de Noël et des repas. „A la fin, tout ce cirque en Allemagne m’a beaucoup dérangée. Et nous n’avons plus envie non plus de nous trouver dans le froid“.
Il n’en reste pas moins que de nombreux expatriés se rendent dans leur famille pour les fêtes, à l’instar de Dania Zatorski originaire de Suisse. „Chez nous, en Israël, on retrouve l’esprit de Noël car je fais des petits gâteaux et nous fêtons chaque année „christmuca“, c’est-à-dire l’avent pendant ’Hannouca avec tous nos amis juifs et chrétiens en proposant du vin chaud, des pâtisseries de Noël, des latkes et des beignets, mais pour les fêtes nous nous rendons en Suisse pour retrouver la famille“.
Certains expatriés saisissent au contraire la chance unique qui leur est offerte par Israël de visiter le marché de Noël à Nazareth ou de se rendre à la messe de minuit à Jérusalem ou à Bethléhem. Et l’avantage majeur de fêter Noël en Israël est qu’en cherchant bien on peut le trouver sans pour autant devoir passer des heures à faire la cuisine et écumer les magasins pour dénicher des cadeaux.
Katharina Höftmann
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