Michel Paul. « La Mission Amadee-20 vient de s’achever. Six « astronautes analogues », des personnes reproduisant sur Terre les conditions de longue mission dans l’espace, ont vécu coupés du monde dans une « station martienne », dans le désert du Néguev, en Israël. Ils sont originaires du Portugal, d’Espagne, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche et d’Israël.

Une simulation de retour sur terre pour les six astronautes. Ils viennent de passer trois semaines à l’isolement total, comme s’ils vivaient sur Mars. C’est la mission Amadee-20. Nous sommes en plein désert du Néguev, très précisément dans le cratère de Ramon.

Anne Baer dirige les chasseurs d’innovations de la compagnie Ikare. « On est vraiment dans ce cratère exceptionnel d’un point de vue géologique dans les conditions les plus similaires qui soient sur Terre à ce qui se passe sur la planète Mars. C’est la raison pour laquelle ils ont choisi Israël et ce cratère qui gagne à être connu, le cratère de Ramon », explique-t-elle. Plus d’une vingtaine d’expériences sont réalisées dans l’habitacle, mais aussi lors de sorties réalisées avec des combinaisons spatiales.

À l’étude notamment des impressions 3D, le recyclage des eaux usées, un drone martien ou encore un rover capable d’utiliser le vent martien pour se déplacer sur la planète rouge. « On est en condition off-grid. L’espace est un domaine dans lequel on innove pour les technologies du futur et l’usage quotidien, mais c’est un marché de l’extrême. D’autres technologies qui ont été déployées ici sont celles qui arriveront dans nos assiettes pour ce qui est de la nourriture dans 20 ans, 25 ans. » ajoute-t-elle.

« Nous avons fait un pas important ».

Mais ce n’est pas tout. Ce qui est testé, c’est également l’aspect psychologique et relationnel de la vie dans ces conditions extrêmes. João Lousada, originaire du Portugal et chef de l’équipe des astronautes analogues, est satisfait du travail qui a été accompli. « Je crois que nous avançons. C’était l’objectif de cette mission. Nous avons franchi plusieurs pas dans la bonne direction. Nous avons appris beaucoup de choses qui nous rapprochent de Mars. Avec la technologie que nous avons testée, les procédures et les expériences que nous avons réalisées, tout cela contribue à nous mener vers cette planète. Je suis convaincu que nous avons fait un pas important ici », affirme-t-il.

Anika Mehlis, une jeune allemande et la seule femme du groupe, reste cependant  très réaliste. « Quand la technologie permettra d’aller sur Mars, je serai peut-être un peu trop vieille ! Mais j’espère être encore vivante quand on marchera sur Mars. Et quand je les verrai à la télé je pourrais dire : tiens j’ai eu un petit rôle dans cette histoire », dit-elle ».

Michel Paul

Photo Michel Paul

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