La Cyber Week, le plus grand évènement annuel israélien dans le domaine de la cybersécurité, s’est déroulée en juillet 2021 à l’Université de Tel-Aviv. Elle a, comme chaque année, attiré près de 10 000 participants d’environ 90 pays, dont des dizaines d’experts, de gouvernants, d’universitaires, d’entrepreneurs et de startups du monde entier, et a acceuilli des invités de marque, dont le Premier Ministre israélien, Naftali Bennett, le ministre de la sécurité publique Omer Bar-Lev et le ministre de la Défense Benny Gantz.

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Organisé par le Centre Blavatnik de l’Université de Tel-Aviv pour la recherche interdisciplinaire en cybersécurité (ICRC) et l’Atelier Yuval Ne’eman pour la science, la technologie et la sécurité, en collaboration avec la Direction nationale pour le Cybersécurité près du  bureau du Premier Ministre et du ministre des Affaires étrangères, l’évènement comprend conférences, ateliers, débats, tables ronde, stands, et espace de socialisation. Il s’est déroulé cette année dans un format hybride, certaines sessions se tenant en présentiel, l’intégralité de l’événement faisant l’objet d’une diffusion en ligne pour l’ensemble des participants.

La « cyber-épidémie ».

Plusieurs dirigeants des services de cyber-sécurité du monde entier y ont pris part, parmi eux : Brandon Wales, Directeur exécutif de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) dépendant du Départment de la Sécurité intérieure des États-Unis, Karel Rehka, Directeur de la National Cyber ​​​​Security Agency NUKIB en République tchèque, Lindy Cameron, CEO du National Cyber ​​​​Security Center du Royaume Uni, Andreas Konen, DG de l’Office fédéral de la sécurité de l’information en Allemagne, Scott Jones, chef du Centre canadien de cybersécurité et David Koh Tee Hjan, Commissaire de la Cybersécurité du gouvernement de Singapour.

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Parmi les multiples intervenants israéliens, on peut citer entre autres Menny Barzilay, Directeur technique du Centre Blavatnik ICRC, Dror Bin, D.G. de l’Administration israélienne de l’Innovation et Yigal Uppa, D.G. de la Direction nationale de Cybersécurité d’Israël.

Le Président de la conférence et Directeur du Centre Blavatnik, le Gén. de réserve (ret.) Prof. Isaac Ben-Israël,  qui a introduit les sessions pléniaires, a énuméré les principaux dangers qui menacent le monde dans le domaine de la cybersécurité, et dont la plupart ont été discutés lors de la conférence : « La pandémie du coronavirus et la nécessité de communiquer et de travailler à distance a augmenté notre dépendance par rapport aux ordinateurs et à l’Internet, et ont accéléré ce qu’on peut définir comme la  « cyberépidémie » », a-t-il déclaré.

Selon lui, la période de la pandémie s’est caractérisée par une augmentation du nombre des cyberattaques contre les établissements de santé, principalement sous forme de rançongiciels qui cibles les ressources numériques les moins sécurisées, prenant en otage des données personnelles, par exemple celles des patients des hôpitaux, « les laissant vulnérables et exposés, et compromettant le statut économique et la réputation des institutions de santé ».

Rançonnage des services de santé et craquage des video-conférences.

Bien que ces « ransomwares » ne soient pas une menace nouvelle, leurs méthodes  deviennent de plus en plus sophistiquées. Selon le Prof. Ben Israel, l’une des principales tendances aujourd’hui est l’utilisation de nouvelles tactiques de chantage, comme la divulgation des informations volées, la publication de l’incident dans les médias, l’envoi de messages aux connaissances et aux clients de la victime etc. Selon lui, les demandes de rançon, considérées comme l’une des principales cibles des pirates informatiques sont devenues beaucoup plus fréquentes au cours de l’année écoulée et les montants demandés ont considérablement augmenté.

Cyberweek poster cheval

La popularité croissante de l’apprentissage et des réunions d’affaires en ligne en a fait une cible aisée pour les pirates informatiques, qui parviennent à « craquer » l’accès aux vidéoconférences, souvent dans le but de partager du contenu inapproprié. « L’épidémie est stressante pour tout le monde, mais pour les responsables de la sécurité de l’information, c’est un combat quotidien », a déclaré le Prof. Ben-Israël qui ajoute que : « Le succès de la Cyber ​​​​Week au fil des ans témoigne du statut d’Israël comme centre de cybersécurité de renommée mondiale et du pouvoir de la coopération internationale pour protéger le monde face à cette menace grandissante. Aujourd’hui, plus que jamais, il est important que nous nous unissions pour offrir à la communauté mondiale des perspectives et des idées précieuses».

Une initiative israélienne de coopération internationale.

Lors de son intervention, mercredi 21 juillet, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a annoncé pour sa part la mise en place d’une initiative internationale de cyber-défense avec la participation d’une douzaine d’autres pays, dont  l’objectif  est la formation d’une organisation mondiale pour lutter contre les cyber-attaques. Ceci en raison des données préoccupantes transmises auparavant par le D.G. de la Direction nationale de la Cybersécurité d’Israël, Yigal Uppa, selon lesquelles une entreprise israélienne sur cinq, et près de 47% des entreprises israéliennes de haute technologie, ont été la cible de cyber-attaques durant l’année 2020.

« Mais ces données ne sont pas le propre d’Israël », a poursuivi le Premier Ministre. « La crise du coronavirus a entraîné une énorme augmentation des cyber-attaques dans le monde entier. Si vous voulez attaquer un pays, la cyber-attaque est la méthode la plus simple et la moins couteuse. C’est pourquoi celles-ci ne feront qu’augmenter avec le temps. Les cyber-attaques sont devenues une menace importante pour la paix mondiale», a ajouté le Premier Ministre, qui a  également annoncé la création d’un centre de cybersécurité à Beer-Sheva.

La principale conclusion de cette nouvelle situation est qu’aucun pays ou même groupe de pays ne peut résoudre ce problème à lui seul. Seule la combinaison de plusieurs Etats et entreprises est capable de faire face à une telle situation. « Si nous partageons des informations sur les méthodes de piratage à grande échelle, il sera possible de les empêcher en temps réel et de les traiter directement. C’est pourquoi en Israël, nous pensons que la seule la coopération internationale conduira à une solution. Nous avons déjà signé des accords avec une douzaine de pays, et nous invitons les autres à nous rejoindre dans cette initiative. Si nous nous battons ensemble, nous gagnerons ».

 

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Le Premier Ministre israélien, Naftali Bennett, pendant son intervention lors de la la conférence (Crédit: Chen Galili)

 

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